Les éducateurs/trices berlinois(es) sont partis en grève pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale, a annoncé le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW), l’un des affiliés nationaux de l’IE.
Le 21 août, 3.000 enseignant(e)s ont manifesté contre l’impact négatif de la règlementation salariale actuelle et pour des conditions de travail adaptées à l’âge. Les manifestant(e)s ont également dénoncé le fait que le Sénat du Land de Berlin (gouvernement local) leur a refusé le droit à la négociation collective.
« Il y a dix ans, les décideurs politiques municipaux ont refusé aux enseignantes et enseignants le statut de fonctionnaires », a expliqué la Présidente du GEW Berlin, Doreen Siebernik. « Résultat: plus de 9.000 enseignants salariés se voient refuser leurs droits en tant qu’employés et en ont maintenant assez de ne pas être pris au sérieux. »
Objectifs légitimes
Siebernik a qualifié de provocation le refus du Sénateur berlinois des finances Nussbaum d’entamer des négociations avec le GEW Berlin. Et d’ajouter: « Il va totalement à l’encontre de la décision du Tribunal du travail de Berlin, qui a confirmé en avril la légalité de nos grèves et de nos objectifs. De plus, le Tribunal a rappelé au Sénateur Nussbaum qu’il constituait clairement notre partenaire de négociation dans ce différend d’ordre contractuel. »
Le syndicat avait déjà tenté en novembre 2012 d’entamer des négociations sur les conditions de travail avec les autorités du land de Berlin. Il avait demandé une révision de la grille de rémunération des enseignant(e)s salarié(e)s et de la règlementation relative aux conditions de travail adaptées à l’âge, afin de permettre aux enseignant(e)s de rester le plus longtemps possible en bonne santé au travail.
Le GEW ne compte pas désarmer tant que le Sénateur ne revient pas sur sa position. « Il paraît en effet évident que les conditions d’apprentissage des élèves dépendent des conditions de travail des enseignantes et enseignants. Voilà pourquoi nous ne devrions pas nous rendre malades à exercer notre métier », a argumenté Siebernik.
Frank Bsirske, Président national de la Fédération syndicale multiservices Ver.di, s’est joint à la manifestation et a souligné, dans son discours, la solidarité de Ver.di envers la grève du GEW.
Respect du droit de négociation collective des enseignant(e)s
« Nous soutenons fermement nos affiliés allemands dans leur lutte pour assurer aux enseignantes et enseignants des conditions décentes de travail et de vie », a affirmé Martin Rømer, Directeur de la région Europe de l’IE, le Comité syndical européen pour l’Education (CSEE). « Ces revendications ne sont que normales ; elles constituent des conditions nécessaires afin de garantir une éducation de qualité dans ce pays. Le CSEE insiste également auprès des autorités allemandes pour qu’elles entament sans délai un dialogue en toute bonne foi avec les représentants du secteur éducatif dans leur région. »