En ce 9 août, Journée internationale des peuples autochtones, l'IE souhaite une nouvelle fois insister sur le droit des enfants autochtones à l'éducation et sur le droit des peuples autochtones à l'autodétermination, ainsi qu'à la mise en place de systèmes éducatifs et d'une éducation de qualité intégrant leurs propres perspectives en matière de culture, de convictions, de valeurs et de langues.
Une éducation de qualité doit autonomiser les enfants autochtones et renforcer leur capacité à exercer leurs droits civils en vue d'influencer les processus politiques et de s'attaquer à des questions cruciales telles que la pauvreté, la santé ou encore le développement durable. « Il s'avère essentiel que les syndicats d'enseignants, tout comme l'ensemble du mouvement syndical, veillent à ce qu'on ne fasse pas valoir les droits humains et le droit à l'éducation au détriment des droits humains des 370 millions d'autochtones », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’ONU.
Les syndicats d'enseignants, ainsi que les enseignant(e)s, peuvent jouer un rôle en considérant les représentants des communautés autochtones comme de véritables partenaires et en les impliquant dans les discussions et les prises de décisions en matière d'éducation.
Combler les écarts en matière d'éducation : de la théorie à la réalité
En 2000, les gouvernements du monde entier se sont engagés à réaliser l'Education pour Tous, ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici 2015. Malgré les progrès accomplis, 61 millions d'enfants en âge d'aller à l'école primaire ne sont toujours pas scolarisés. Les enfants issus de minorités ethniques et de populations autochtones constituent le groupe le plus à risque. Dans un même pays, on peut observer un taux de scolarisation plus faible, un taux de décrochage plus élevé, ainsi que de moins bons résultats chez les élèves autochtones que chez les autres enfants.
Au Guatemala, par exemple, 53,5 pour cent des jeunes autochtones, âgés de 15 à 19 ans, n'ont pas terminé leur éducation primaire, contre 32,2 pour cent chez les autres enfants. Une enquête, intitulée Poverty or Prosperity: Indigenous children in Canada et publiée en juin 2013 par le Centre canadien de politiques alternatives,a révélé que 50 pour cent des étudiant(e)s autochtones vivent dans la pauvreté, un chiffre trois fois plus élevé que chez les élèves non autochtones. Cela signifie donc que 50 pour cent des enfants autochtones risquent davantage de rencontrer des difficultés à l'école.
Selon les peuples autochtones, la plupart des systèmes éducatifs et programmes scolaires, au mieux, ne reflètent pas leurs cultures et leurs valeurs et, au pire, dévalorisent leurs compétences, leurs cultures, leurs langues, ainsi que leurs modes de vie.
« Les systèmes d'éducation publique ont le potentiel d'offrir aux peuples autochtones les capacités nécessaires pour susciter un changement au niveau social. Cependant, pour ce faire, les systèmes éducatifs doivent affirmer l'identité des autochtones et sensibiliser les non-autochtones à l'histoire et aux composantes aussi diverses qu'uniques de nos communautés», a déclaré Darcel Russell, Secrétaire générale adjointe de l' Australia Education Union(AEU) et Présidente du Comité directeur de l'IE sur les questions liées aux peuples autochtones.
En septembre 2014, les Nations Unies organiseront une Conférence mondiale sur les peuples autochtones. Des recommandations ont été adoptées en amont de cette conférence, lors d'une réunion préparatoire qui s'est tenue à Alta, en Norvège, en juin dernier. L'IE invite ses affiliés à prendre connaissance des recommandations d'Alta et à réfléchir à la façon de les intégrer à leurs activités de sensibilisation à la non-discrimination.
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