Un syndicat d’enseignants a organisé un séminaire à Stockholm, centré sur la nécessité pour les enseignant(e)s syndicalistes d’inclure, de représenter et de défendre les enseignant(e)s et les élèves lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres.
Le 2 août dernier, le réseau LGBT du syndicat d’enseignants Lärarförbundet, l’un des affiliés suédois de l’IE, a organisé un séminaire à Stockholm autour du thème « Le rôle des enseignant(e)s LGBT au sein des organisations d’enseignants dans quatre pays européens ». Cette rencontre, qui a réuni des représentant(e)s des syndicats Lärarförbundet, GEW/Allemagne, INTO/Irlande et NASWUT/Royaume-Uni, était organisée en parallèle de la Marche des Fiertés de Stockholm.
Le séminaire avait pour objectif de partager des expériences entre les syndicats et les réseaux d’enseignant(e)s qui se consacrent à la promotion des droits des LGBT au sein de leurs organisations, du secteur de l’éducation et de la société.
Réseaux LGBT: une initiative importante pour la communauté enseignante et les élèves
« L’une des valeurs fondamentales de notre organisation est de représenter tous les enseignants et toutes les enseignantes. C’est pourquoi il est important pour nous d’inclure les enseignantes et enseignants LGBT », a déclaré Inger Maurin, Vice-présidente du Lärarförbundet.
Elle a également précisé que son syndicat était parvenu à faire intégrer les questions LGBT au programme des enseignant(e)s, lors de ses discussions avec le gouvernement suédois. Des outils pédagogiques ont été conçus pour faciliter les discussions sur cette thématique entre les enseignant(e)s et les élèves.
Comme le défend Henrik Herber, Secrétaire international du Lärarförbundet: « Aucun enseignant ne doit craindre d’être victime de préjudice de la part d’autrui sur son lieu de travail. Les syndicats ont un rôle important à jouer pour mettre un terme à l’ignorance et à la peur. Ils doivent tenir compte de la diversité dans le cadre de leurs activités de recrutement, être capables de répondre aux préoccupations spécifiques à chaque individu ou collectivité et faire en sorte que toutes ces questions soient intégrées à leurs programmes. »
Les syndicats luttent pour le travail décent et la justice sociale
Au cours de ces dernières années, un grand nombre de pays ont consenti des efforts considérables pour renforcer la protection des droits humains dans ces deux domaines. Des mesures importantes ont été prises par les Nations Unies. A titre d’exemple, le 17 juin 2011, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a adopté sa première résolution entièrement consacrée aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). Cette résolution reconnaît formellement les droits des LGBTI comme étant des droits humains et condamne toute discrimination et violence à l’égard de ces personnes, ainsi que toute violation de leurs droits humains.
La résolution avait requis, en outre, que le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies présente en décembre 2011 le premier rapport des Nations Unies sur les problèmes et les abus auxquels sont confronté(e)s les LGBTI à travers le monde. Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a récemment lancé sa nouvelle campagne Libres et égaux.
Herber s’est également félicité des déclarations présentées par l’UNESCO et l’Organisation internationale du Travail (OIT) à l’occasion de la journée contre l’homophobie.
La défense des droits des femmes et des hommes LGBT sur leur lieu de travail reflète l’attention accordée à de tels droits dans d’autres forums des Nations Unies. Plus de 60 Etats membres ont reconnu que l’orientation sexuelle ne pouvait en aucun cas constituer un motif de discrimination, en vertu de la Convention 111 relative à la discrimination (emploi et profession) de 1958 - une décision accueillie favorablement par la Commission d’expert(e)s de l’OIT pour l’application des Conventions et Recommandations.
Questions LGBT au niveau national
Le co-Président du réseau LGBT de l’INTO, Cathal O’Riada a déploré la difficulté qu’ont les enseignant(e)s à affirmer leur orientation sexuelle, en raison de la tradition catholique romaine fortement ancrée dans la société.
L’INTO soutient la proposition de référendum en vue d’amender la Constitution irlandaise et d’autoriser le mariage entre personnes du même sexe, comme recommandé par le rapport de la Convention constitutionnelle.
Au nom du GEW, Heiko Rohde a présenté les trois différents types de réseaux représentant les enseignant(e)s LGBT des écoles allemandes, ainsi que les différentes ressources produites par le réseau des enseignant(e)s LGBT mis en place par son propre syndicat.
Des discussions de groupe ont ensuite abordé les défis mutuels, les actions pouvant être menées par les syndicats d’enseignants, ainsi que les possibilités de soutien et de partenariats. Il a notamment été question de la participation à d’autres réseaux ou groupes de discussion ouverts consacrés à la diversité. Les réseaux LGTB devraient avoir plus souvent l’occasion de découvrir les expériences des autres et d’en tirer mutuellement des leçons.
Les participant(e)s ont également adressé un message de félicitations aux organisateurs/trices de la Marche des Fiertés Baltic Pride, organisée à Vilnius en Lituanie le 27 juillet, et en particulier aux enseignant(e)s, au personnel du secteur de l’éducation, aux élèves et aux syndicalistes qui ont activement défendu le respect des droits humains fondamentaux dans ce pays.
« Améliorer la situation des groupes victimes de la discrimination, y compris les enseignantes et enseignants LGBT, demeure une priorité du Programme d’action du Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), et nous soutenons pleinement les actions menées par les organisations membres », a déclaré Martin Rømer, Directeur du CSEE-IE.