Le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU) et le Syndicat des enseignants-Union nationale des syndicats autonomes-Education (UNSA-Education), syndicats membres de l’IE, ont réagi favorablement à l’annonce faite par le Ministre de l’Education Vincent Peillon que 10.000 recrutements supplémentaires sous forme de contrats aidés seraient mis en œuvre « spécifiquement pour le secondaire », en plus des 60.000 postes en cinq ans déjà prévus par la loi de refondation de l'école.
Il y aura « 10.000 postes spécifiquement pour le secondaire et pour faire qu’il y ait plus de sérénité, de sécurité, d’adultes dans nos établissements », a déclaré Peillon. « Nous avons fait le choix sur ces contrats, qui dureront entre 10 mois et 2 ans mais qui seront renouvelables, de prendre des gens qui sont diplômés, qui aujourd’hui peuvent avoir une licence, un BTS, et sont aujourd’hui sans emploi, ou même veulent continuer leurs études car une partie de ces contrats ne seront pas à plein temps», a-t-il ajouté.
Une formation et des parcours pour les personnes choisies à l’issue des contrats sont prévus. L’Education nationale est une grande maison, nos besoins sont importants et donc nous réfléchissons aussi à leur donner derrière une perspective, d’où l’importance des formations que nous mettons en place, a-t-il poursuivi.
Peillon a aussi souligné que les contrats aidés auront «deux grandes missions»: l’aide à l’enseignement et l’amélioration du climat scolaire pour favoriser la «socialisation des élèves», en leur inculquant notamment les «valeurs de la vie en société».
SE-UNSA: un premier pas bienvenu, mais des discussions complémentaires nécessaires
« Une enveloppe supplémentaire d’au moins 10.000 emplois-aidés sur le champ de l’aide à la direction d’école est débloquée », a pris acte le Secrétaire général du SE-UNSA Christian Chevalier. « Le SE-UNSA, qui a interpellé l’ensemble des parlementaires sur la nécessité de ces créations, se félicite d’avoir été entendu. »
Pour le SE-UNSA, l’arrivée de ces personnels, par leur nombre et leur profil, et effective dès la rentrée prochaine, constitue une bonne nouvelle pour les directeurs et les équipes d’enseignants. Le syndicat souhaite que l’implantation de ces emplois fasse l’objet de discussions nationales et locales pour que le plus grand nombre d’écoles puisse en bénéficier dans tous les départements.
Au-delà de cette première avancée, des discussions vont s’ouvrir dès septembre sur les missions et la responsabilité, l’accompagnement dans le parcours professionnel et la valorisation du métier, a rappelé Chevalier. « Pour le SE-UNSA, les négociations devront apporter des réponses concrètes mais aussi durables à un dossier en souffrance depuis plus de quinze ans. »
SNES: un dispositif ne répondant pas aux besoins
« Dix mille emplois certes, mais un dispositif ne répondant pas aux besoins », a réagi la Secrétaire nationale du SNES et Vice-présidente de la Région Europe de l’IE, le Comité syndical européen de l’éduction, Odile Cordelier. « La présence de personnels supplémentaires pour encadrer les classes dans les établissements est nécessaire, prioritairement dans les collèges et les lycées concentrant les difficultés scolaires et sociales. »
Par son annonce de la création de 10.000 emplois, Peillon reconnaît l’insuffisance des moyens dont disposent aujourd’hui les établissements du second degré pour assurer l’encadrement des élèves et l’aide aux devoirs, a-t-elle souligné.
Cordelier a par ailleurs relevé que la nature de ces emplois pose de très graves problèmes, hypothéquant la portée et l’efficacité de la mesure annoncée.
Contrairement à ce que dit le ministre, il est peu probable que la masse de ces postes soient occupés par des adultes ayant un niveau de formation supérieur au baccalauréat, a-t-elle déclaré. Elle considère que ces emplois ne sont pas des emplois pérennes occupés par des personnels qualifiés dont les équipes et les établissements ont aujourd’hui besoin.
Le SNES-FSU demande au ministre d’ouvrir des discussions sur un vrai statut d’étudiant surveillant de nature à permettre à des jeunes de conjuguer réussite des études et présence dans les établissements et sur le renforcement des « vies scolaires ».
« Les établissements du second degré, notamment ceux concentrant des difficultés, ont besoin sur les missions d’appui éducatif et pour améliorer le climat scolaire, de personnels formés et stables », a insisté Cordelier.
IE: Des négotiations cruciales entre le Gouvernement et les syndicats de l'éducation
« La présence de personnels éducatifs supplémentaires dans les établissements du secondaire apparait comme une bonne chose et nous encourageons le Ministre de l’Education français à continuer ses négociations avec les organisations représentatives des enseignants », a déclaré le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen. « Néanmoins, il faut insister, comme le font nos collègues français, sur le fait qu’une éducation de qualité ne peut être apportée que par des éducateurs ayant eux-mêmes suivi une formation de qualité, avant d’entrer en service puis pendant le service. »
Il a aussi mis l’accent sur le fait que les autorités publiques doivent garantir des salaires et des conditions de travail et de vie décentes aux enseignants, notamment en évitant le recours aux contrats de travail précaires.
Vidéo de Vincent Peillon annonçant sur la radio française Europe 1: