L'IE déplore la réduction des dépenses des gouvernements dans l’éducation, les coupes dans les salaires des enseignant(e)s et l’augmentation de leur temps de travail, reflétées dans les dernières statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées aujourd’hui.
En réponse aux dernières statistiques contenues dans la publication annuelle de l’OCDE, Regards sur l'Education 2013, l’IE demande aux gouvernements d'augmenter leurs investissements dans l'éducation, particulièrement en cette période de récession et d'incertitude sur le marché. Augmenter la disponibilité d’une éducation de grande qualité constitue la base du développement économique et social durable à long terme.
D’après le rapport de l’OCDE, « alors que dans la plupart des pays le PIB a augmenté (en termes réels) entre 2009 et 2010, les dépenses publiques consacrées aux institutions éducatives ont baissé dans un tiers des pays de l’OCDE pendant cette période, sans doute une conséquence des politiques de consolidation fiscale ».
Regards sur l'Education 2013 dresse un tableau informatif sur l'état des systèmes d'éducation dans les pays de l’OCDE. Il fournit des données sur l'impact négatif de la crise économique et des politiques d'austérité économique adoptées par de nombreux gouvernements dans les pays de l’OCDE en matière de financement de l'éducation.
L’OCDE choisit de se concentrer sur le chômage des jeunes et demande à ce que les politiques éducatives renforcent l'enseignement des compétences pour les « marchés de l'emploi en constante évolution », mais elle omet de souligner la tendance à réduire les investissements dans les secteurs clés de l'enseignement public.
Profils nationaux
Dans les années 2008-2010, seuls cinq pays ont réduit les dépenses publiques consacrées aux institutions éducatives: l'Estonie (10 pour cent), la Hongrie (10 pour cent), l'Islande (12 pour cent), l'Italie (7 pour cent) et les Etats-Unis (1 pour cent). Cependant, en 2011-2012, 15 pays/régions de l’OCDE ont réduit les budgets de l’éducation. Des coupes budgétaires de plus de 5 pour cent ont été observées en Grèce, en Italie, en Hongrie, au Portugal et au Royaume-Uni (Pays de Galles), et des coupes de 1 pour cent à 5 pour cent ont été observées en Belgique, (communauté française), en République tchèque, en Estonie, en France, en Irlande, en Pologne, en République slovaque, en Slovénie, en Espagne et au Royaume-Uni (Ecosse).
« Entre 2009 et 2011 et pour la première fois depuis 2000, les salaires des enseignants ont diminué d'environ 2 pour cent en moyenne pour tous les niveaux de l'enseignement dans les pays de l'OCDE disposant de données », selon l’OCDE.
Par exemple, entre 2000 et 2011, au total, les salaires des enseignant(e)s ont diminué dans 4 pays de l’OCDE: le Japon, la France, la Grèce et la Suisse. Des diminutions ont cependant été observées dans 15 pays supplémentaires entre 2009 et 2011: l'Autriche, la République tchèque, le Danemark, l'Angleterre, l'Estonie, la Finlande, la Hongrie, l'Islande, l'Irlande, l'Italie, la Corée, la Nouvelle Zélande, l'Ecosse, l'Espagne et les Etats-Unis.
« En moyenne pour les pays de l’OCDE, les enseignants du pré-primaire gagnent 80 pour cent du salaire d'une personne âgée de 25 à 64 ans, issue de l'enseignement supérieur et travaillant à temps plein tout au long de l'année. Les enseignants du primaire gagnent 82 pour cent de ce salaire repère et ceux/celles du secondaire 89 pour cent » (OCDE).
« Dans près de la moitié des pays disposant de données, le temps d'enseignement a augmenté entre 2000 et 2011 dans les niveaux primaire, secondaire inférieur et secondaire supérieur » (OCDE).
En Israël et au Japon, le temps d'enseignement a augmenté de 15 pour cent au niveau primaire entre 2000 et 2011. Les enseignant(e)s du primaire au Portugal et en Espagne ont dû enseigner plus de 25 pour cent de plus en 2011 qu'en 2000 (jusqu'à 50 pour cent de plus au Portugal et au niveau secondaire). Au Luxembourg, les enseignant(e)s du secondaire ont dû enseigner 15 pour cent d'heures en plus en 2011 qu'en 2005. Le temps d'enseignement a également augmenté d'environ 15 pour cent au niveau secondaire supérieur en Corée et en Islande.
IE: le rapport est un signal d’alerte
L'IE déplore ces résultats. « Sans profession enseignante qualifiée et bien soutenue, attrayante pour les jeunes comme choix de carrière, il n'y aura pas de reprise ou de développement économique solide », a déclaré le Secrétaire général de l’lE Fred van Leeuwen.
« Ce rapport Regards sur l'Education 2013 doit réveiller les responsables politiques dans tous les pays et les continents, au-delà de la zone OCDE. »
L’IE est d’avis que les politiques qui réduisent les dépenses publiques consacrées à l'éducation et minent le statut et la qualité de la profession enseignante nuiront à long terme terriblement au bien-être des citoyen(ne)s et aux perspectives de croissance et de développement économique.