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Internationale de l'Education
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Conférence de l’OIT: l’IE met en garde contre la déprofessionnalisation de la profession enseignante

Publié 12 juin 2013 Mis à jour 14 juin 2013
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Prenant la parole au nom du Groupe des travailleurs devant la Commission de l’application des normes de la Conférence de l’OIT le 7 juin, Antonia Wulff, de l’IE, a mis en garde contre les tendances mondiales conduisant à la déprofessionnalisation de la profession enseignante.

« Le recrutement d’enseignantes et d'enseignants non formés et non qualifiés, qui est une mesure de courte visée mise en place par les gouvernements en réponse à l’augmentation rapide des taux de scolarisation, est devenu une pratique courante. Au Chili par exemple, la politique a récemment été modifiée et il n’est plus nécessaire aujourd’hui de disposer de qualifications pédagogiques officiellement reconnues pour exercer le métier d’enseignant, » a-t-elle déclaré.

Wulff a mis en exergue d’autres aspects préoccupants, parmi lesquels le recrutement accru d’enseignant(e)s par le biais de contrats à court terme et l’écart croissant de rémunération entre les enseignant(e)s et des professions comparables. Dans bon nombre de pays, à l’instar de la Lettonie, la Roumanie, la Hongrie, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et le Portugal, les salaires des enseignant(e)s ont subi des gels ou des coupes.

Elle a fait observer que ces pratiques allaient de pair avec la dégradation des droits de négociation collective et les répercussions négatives de cette dégradation sur les conditions de travail.

Wulff a également mis en avant la limitation des programmes scolaires ainsi que l’idée reçue selon laquelle l’enseignement n’exigerait aucune préparation pédagogique – comme autres signes de la déprofessionnalisation de l’enseignement, et critiqué l’application croissante des tests standardisés et les évaluations des enseignants, « dont le rôle est important ». Souvent, ces réformes sont mal réfléchies et elles réduisent le rôle et l’influence des enseignant(e)s en tant que professionnel(le)s.

Julia Ondina Ortiz, de la Fédération des organisations d’enseignants du Honduras, a évoqué l’absence de dialogue social et les pratiques antisyndicales observées dans son pays, qui ont des conséquences graves sur la qualité de l’éducation. Les salaires ont été gelés pendant plusieurs années et le gouvernement doit des millions de lempiras en arriérés. Les nouveaux/elles enseignant(e)s ne sont pas recruté(e)s sur la base du mérite mais à l’appui de critères politiques, et le système de retraite dans la profession a été réformé et propose désormais des conditions bien moins favorables.

« Nombre d’enseignantes et d'enseignants ont été licenciés suite à l’invalidation de leurs permis syndicaux. Edgardo Antonio Castaña, Président du Collegio Profesional Union Magisterial de Honduras, ici présent à mes côtés, a été menacé de renvoi en cas de participation à la Conférence de l’OIT, » a conclu Ondina Diaz.

Le Comité conjoint OIT/UNESCO d’experts sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART) s’est réuni dans le cadre de sa 11e session en octobre 2012 et le rapport a été soumis au Conseil d’administration de l’OIT ainsi qu’à la Conférence de l’OIT. Le Comité conjoint OIT/UNESCO recommande clairement que les traitements et les conditions de travail des enseignant(e)s soient négociés par l’entremise des organisations qui les représentent, dans le cadre d’un processus statutaire ou volontaire.