La IIIe Rencontre sur l’éducation publique et les peuples autochtones, organisée les 15 et 16 mai à Cuzco, au Pérou, a rassemblé des dirigeant(e)s autochtones de syndicats de l’éducation de divers pays. Les participant(e)s ont appelé au respect des droits de leurs communautés, à une éducation multiculturelle et plurilingue, ainsi qu’à une intégration synonyme de compréhension et d’égalité.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre du travail sur la thématique de l'enseignement public et des peuples autochtones engagé dans la région par l’Internationale de l’Education pour l’Amérique latine (IEAL) depuis 2009.
Ces rencontres visaient à approfondir les stratégies et les politiques syndicales pour la défense du droit à l’enseignement public des peuples autochtones, ainsi qu’à faire progresser la proposition de politiques alternatives en matière d’éducation.
Il s’agit de la troisième rencontre dans le cadre de ce processus de réflexion et de développement de propositions de politiques publiques liées à l’éducation et aux peuples autochtones. La première s’était tenue au Guatemala, en 2009; la seconde en Bolivie, en 2010; et la troisième s’est déroulée ces derniers jours au Pérou.
Au nombre des participant(e)s figuraient différentes organisations membres de l’IE: l’ANDE (Costa Rica), l’UNE (Equateur), le CONMERB (Bolivie), l’UNE (Paraguay), la CTERA et la CEA (Argentine), la CPC (Chili), le SUTEP (Pérou), la CNTE (Brésil), ou encore l’UEN (Norvège).
Approche systémique
A Cuzco, les dirigeant(e)s syndicaux/ales autochtones ont fait part de leurs expériences et de leur vision de l’éducation, ainsi que de la réalité des populations autochtones dans leurs pays respectifs. Les participant(e)s ont également pris le temps de débattre de la problématique environnementale, et plus particulièrement de l’exploitation minière et hydroélectrique au sein des communautés autochtones.
Cette réunion a en outre permis de mettre en lumière la façon dont la question autochtone doit être abordée par le mouvement pédagogique latino-américain, un mouvement lancé par l’IEAL lors de la Première rencontre vers un mouvement pédagogique latino-américain, organisée à Bogota, en Colombie, en décembre 2011.
Voix et vision propres
« Au Brésil, l’ethnie Terena fut menée de force à la ville pour “nous civiliser”. Ils nous ont appris une agriculture qui n’était pas la nôtre et une médecine également différente de celle que nous connaissions. Nous avons cependant fait progresser nos droits: auparavant nous ne possédions pas nos propres terres et nous ne faisions pas entendre nos revendications en matière d’éducation », a déclaré Wanderley Dias Cardoso, membre de la Confederação Nacional dos Trabalhadores em Educação(CNTE) du Brésil.
« En Equateur, on dénombre 14 ethnies, et donc 14 langues, qui luttent contre leur disparition. L’éducation doit tenir compte de la philosophie de chacun de nos peuples autochtones. Pour nous, intégration et disparition face au créole, face à la culture blanche, ont toujours été de pair. Mais ce que nous voulons vraiment, c’est une intégration synonyme de compréhension et d’égalité », a affirmé Sisa Pacari Bacacela de l’ Unión Nacional de Educadores(UNE/Equateur).