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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

L’IE a accueilli positivement la libération sous caution de 22 syndicalistes après 289 jours passés en prison. Mehmet Bozgeyik et Sakine Eren Y?lmaz, respectivement Secrétaire général et Secrétaire des femmes d’Egitim Sen, l’affilié national de l’IE, font partie des personnes libérées.

Le 10 avril, la 13e Haute Cour criminelle d’Ankara a tenu sa première audience pour le procès de 72 membres et dirigeant(e)s de la Fédération des syndicats des travailleurs publics (KESK), dont de nombreux membres d’Egitim Sem. Tous avaient été arrêtés le 25 juin 2012 dans 21 villes turques, supposément pour avoir soutenu des organisations terroristes.

Certains détenus, dont le Président de KESK, Lami Özgen, ont été libérés sous caution quelques jours après leur arrestation et six autres ont été libérés en février 2013 en attendant leur procès, mais 22 syndicalistes sont restés en prison.

Violation du droit turc et international

Les avocats des syndicalistes ont avancé que ce procès viole les lois turques et internationales, car les poursuites judiciaires ne respectent pas les décisions des cours turques et de la Cour européenne des droits de l’Homme.

Le 10 avril, la Cour d’Ankara a annoncé le retrait des mandats d’arrêt contre les syndicalistes. Ils ont été libérés sous caution à condition de se mettre régulièrement en contact avec la police et de ne pas quitter la Turquie.

Le procureur requiert toujours jusqu’à 15 ans de prison pour les défendeurs.

La responsable internationale d’Egitim Sen, Açalya Temel, a indiqué que les défendeurs « ne sont pas disculpés des charges et le procès est toujours en cours. Mais leur libération, après 10 mois de détention inutile et illégale, a au moins contenté leurs familles et collègues. »

Elle a souligné que les observateurs/trices internationaux/ales se sont engagé(e)s à suivre la situation de près, et notamment les autres affaires impliquant Egitim Sen et KESK.

Solidarité internationale

Trente syndicalistes de neuf pays européens se sont rendus à Ankara pour témoigner de leur solidarité et soutenir les défendeurs.

Les syndicats affiliés à la structure régionale européenne de l’IE, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), ont organisé une délégation pour soutenir leurs collègues.

Des représentant(e)s de GEW/Allemagne, NASUWT/Royaume-Uni, SNES-FSU/France, DLF/Danemark, Lärarförbundet/Suède, OLME/Grèce, DOE/Grèce, KTOS/Chypre et KTOEOS/Chypre étaient présents lors de l’audience.

Les procédures judiciaires ont été observées par plusieurs ambassades nationales, ainsi que par des organisations des droits humains nationales et internationales et des confédérations syndicales.

« Cela représente un grand succès pour la solidarité syndicale internationale », a souligné le Président de GEW, Ulrich Thöne, lorsqu’il commentait la décision de la cour.

« Nous ne devons pas interrompre nos efforts et continuer à faire pression pour que tous les collègues qui se trouvent dans des prisons turques soient libérés », a-t-il ajouté.

IE: les autorités turques doivent respecter les droits des syndicat

Le Directeur du CSEE, Martin Rømer, a déclaré: « Nous accueillons positivement la libération de nos collègues turcs emprisonnés et nous sommes ravis de voir une telle solidarité entre les syndicalistes en Europe. »

Il a poursuivi en déclarant que l’IE et ses membres européens poussent les autorités publiques turques à respecter les droits humains et syndicaux et à garantir un procès juste aux syndicalistes libéré(e)s.

Ce n’est pas la première fois que les autorités turques utilisent les lois anti-terroristes pour sévir contre les syndicalistes. Ce nouveau procès contre les syndicalistes s’inscrit dans une tendance inquiétante de harcèlement et de répression contre des individus et des groupes qui cherchent à exercer leurs droits de base en tant que citoyen(ne)s. La dernière attaque contre KESK et Egitim Sen a eu lieu le 19 février 2013, avec l’arrestation de plus de 100 syndicalistes dans 28 villes du pays.

La prochaine audience se tiendra à Ankara le 8 juillet 2013.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ces arrestations et signer la pétition lancée sur LabourStart, veuillez cliquer ici.