Le 7 février, une réunion s'est tenue entre deux affiliés de l'IE, la Greek Federation of Secondary State School Teachers (OLME) grec et le Gewerkschaft Erziehung and Wissenschaft (GEW) allemand à Athènes, en Grèce. Ils ont participé à une conférence de presse centrée sur les problèmes communs dans le secteur de l'éducation et pour les enseignant(e)s dans leurs pays, ainsi que pour les employé(e)s à travers l'Europe.
OLME: de sérieux problèmes pour les étudiant(e)s et les enseignant(e)s
Dans son discours introductif, le Président de l'OLME Nikos Papachristos a souligné les problèmes auxquels les étudiant(e)s sont confronté(e)s, tels que la malnutrition, et le taux d'abandon scolaire au cours de la scolarité obligatoire.
Les enseignant(e)s en Grèce font face à de graves problèmes, a-t-il également indiqué. « En particulier, les enseignants nouvellement affectés sont souvent obligés de déménager vers leur lieu d'affectation, pour recevoir un salaire de seulement 600 euros par mois. »
Il a aussi déploré le fait qu'existent encore 1.600 postes vacants dans l'enseignement en milieu d'année scolaire. Il a expliqué que, pour la première fois, des élèves risquent d'être exclus des examens finaux à cause de l'incapacité de l'Etat de fournir du personnel enseignant et remplir les postes vacants.
« Le chômage est un grave problème, conduisant des scientifiques qualifiés et hautement formés à une migration forcée, alors qu'ils pourraient contribuer à la croissance économique et à la prospérité du pays », a noté Papachristos.
GEW: une nouvelle vision européenne basée sur la croissance
Le Président du GEW Ulrich Thöne s'est déclaré convaincu que les employé(e)s de l'éducation et les enseignant(e)s en particulier peuvent résoudre leurs problèmes par le dialogue et la coopération.
Les problèmes que la Grèce et d'autres pays en Europe connaissent, a-t-il déclaré, à moins d'être résolus, se répandront avec la même intensité sur tout le continent. Les travailleuses et travailleurs ont besoin d'une nouvelle vision européenne, qui ne soit pas basée sur la crise actuelle de gestion et la récession, mais sur la croissance.
« Nous avons besoin d'un Plan Marshall contemporain, et les syndicats de salariés en Europe ont travaillé méthodiquement dans cette direction », a mis en avant Thöne. « En ce moment, il faut de l'investissement et la création de nouveaux jobs pour dynamiser l'économie se redresse, afin qu'elle fleurisse, que le chômage soit contenu et que des fonds supplémentaires soient alloués au maintien et au renforcement à la fois de l'Etat-providence et de l'éducation.»
Il a expliqué que les ressources requises pour la mise en application d'un tel plan peuvent être obtenues soit par une taxation des plus-values (de trois pour cent), soit par l'utilisation de bons à cet effet.
Il a par ailleurs critiqué les faibles dépenses dans l'éducation en Grèce et mentionné que, même en Allemagne, les dépenses dans l'éducation sont insuffisantes et d'un pour cent en dessous de la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques. « C'est là l'origine de problèmes tels que le large pourcentage d'analphabétisme, alors que 7,5 million de citoyens, âgés de 14 à 64 ans, sont fonctionnellement analphabètes, et, en conséquence, victimes d'exclusion sociale », a-t-il dénoncé.
Il a ajouté qu'un million et demi de jeunes gens, âgé(e)s de 22 à 30 ans, manquent de l'éducation nécessaire à leur inclusion professionnelle, tandis qu'en même temps des emplois hautement qualifiés en Allemagne et en Grèce, et généralement à travers l'Europe, sont occupés par des scientifiques et d'autres professionnel(le)s venu(e)s d'autres pays.
En commentant la malnutrition dans les écoles grecques, Thöne a réitéré que l'Etat porte la responsabilité de garantir les besoins nutritionnels de base des enfants, de manière à ce que leur éducation ne soit pas handicapée par la pauvreté.
A la fin de la réunion, les deux syndicats ont exprimé leur intention de continuer leur coopération bénéfique.
CSEE: Collaboration et unité entre les syndicats d'enseignants cruciales
« Nous encourageons fortement une telle collaboration entre affiliés. Il existe un besoin important d'unité et de coopération entre syndicats d'enseignants au niveau européen », a déclaré Martin Rømer, le Directeur de la Région européenne de l'IE, le Comité syndical européen de l'éducation. « Ce n'est qu'en restant unis que les éducatrices et éducateurs pourront être capables de garantir une éducation de qualité en Europe, malgré la crise économique et financière qui conduit trop de gouvernements à effectuer des coupes dans les dépenses d'éducation. »