Les enseignant(e)s zimbabwéen(ne)s annoncent leur retour en classe pour le début de l’année scolaire, le 8 janvier, en dépit du ressentiment qu’ils/elles nourrissent actuellement du fait du faible niveau des salaires et des mauvaises conditions de travail, sans toutefois écarter la probabilité d’un nouveau mouvement de grève.
La Zimbabwe Teachers' Association(ZIMTA), la plus importante organisation nationale membre de l’IE, a programmé à travers le pays toute une série d’assemblées générales annuelles au niveau provincial afin de débattre, entre autres sujets, de la détérioration des conditions d’emploi de ses membres.
Le Directeur Général de la ZIMTA, Sifiso Ndlovu, a fait savoir qu’aucun mouvement de grève ne serait lancé tant que la situation n’aurait pas été analysée dans le cadre de ces assemblées.
Des salaires inférieurs à la moyenne pour les enseignant(e)s
« Un rapport établi par la ZIMTA en septembre 2012 révèle que le salaire le moins élevé chez les enseignants se monte à 230 dollars américains, assorti d’une indemnité de transport de 95 dollars américains ainsi que d’une indemnité de logement de 94 dollars américains, soit un salaire brut de 419 dollars américains », a-t-il souligné. « En avril 2012, le PIB par habitant a été évalué à 500 dollars américains et le taux d’inflation à 3,97 pour cent. Par conséquent, la plupart des enseignant(e)s figurent parmi les travailleurs/euses les plus pauvres du pays, avec un revenu inférieur à la moyenne par habitant. »
Takavafira Zhou, Président du Progressive Teachers' Union of Zimbabwe(PTUZ), autre organisation affiliée à l’IE, a déclaré à SW Radio Africa que le moral des enseignant(e)s était « au plus bas » et que la probabilité d’une grève n’était pas écartée.
Le faible niveau des salaires se répercute sur le moral
Selon Zhou, « Le gouvernement n’a initié aucun effort concerté pour rencontrer les enseignantes et enseignants et présenter la marche à suivre. Il s’est engagé à opérer un ajustement des salaires, mais nous ne savons rien de plus. Les enseignants aspirent à une augmentation notable des salaires, sans quoi nous devrons envisager un nouveau mouvement de grève. »
Le Ministre des Finances Tendai Biti a annoncé en fin d’année dernière que les fonctionnaires bénéficieraient d’une hausse de salaire « indexée sur l’inflation » dès janvier 2013. Il a déclaré que l’augmentation des salaires était une « priorité majeure » pour le gouvernement, sans toutefois indiquer les chiffres réels associés à cette augmentation.
IE: Des conditions de travail et de vie décentes pour les enseignant(e)s
« L’IE exhorte le gouvernement zimbabwéen à s’engager dans des négociations avec les syndicats de l’éducation au sujet d’une augmentation des salaires, » a fait savoir le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen. « Pour assurer leur survie, une hausse significative du salaire des enseignants et des fonctionnaires s’impose. Les autorités nationales, au Zimbabwe comme ailleurs, doivent comprendre que la réalisation des Objectifs d’Education Pour Tous d’ici 2015 implique, certes, une formation de qualité pour les éducatrices et éducateurs, mais aussi l’établissement de conditions de travail et de vie décentes à leur endroit. »