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Internationale de l'Education
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Turquie: les syndicats internationaux soutiennent les droits des travailleur/euses turques

Publié 4 octobre 2012 Mis à jour 8 octobre 2012
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Des représentant(e)s du Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), la branche européenne de l'Internationale de l'Education, font partie d'une délégation des syndicats internationaux composée de représentant(e)s de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP), de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Confédération syndicale internationale (CSI) et présente à Ankara pour soutenir les syndicalistes turques arrêté(e)s.

Le 3 octobre, veille du procès des 15 femmes membres du KESK - la fédération syndicale turque - Ils ont tenu une conférence de presse  à Ankara.

C'est une réunion de la délégation syndicale turque à Bruxelles le 19 septembre qui fut à l'origine de cette action de soutien. Lors de cette réunion, la délégation avait en effet attiré l'attention sur le non respect dont font preuve les autorités nationales quant aux droits humains et syndicaux.

Le gouvernement AKP au pouvoir affirme que la Turquie est une démocratie, ce qui n'est pas le cas dans la réalité. Les organisations d'opposition, comme les syndicats, sont opprimées et soixante-neuf membres du KESK ont été arrête(e)s pour s'être opposé(e)s à l'AKP.

Bon nombre de syndicalistes arrêté(e)s doivent attendre 8 mois ou plus avant de comparaître devant un juge. La police prétend toujours que les membres du KESK qui ont été arrêté(e)s sont également membres du KGK, lié au parti kurde PKK. Les autorités demandent également toujours au KESK pourquoi il organise des actions. Les nouveaux tribunaux établis selon la constitution peuvent recevoir des plaintes sur la base de témoignages secrets.

Les conventions internationales et les droits fondamentaux des travailleurs(euses) sont bafoués. Même si la Turquie a accepté les normes de l'OIT, ces dernières n'ont pas été traduites dans la législation nationale, ni mises en œuvre.

L'éducation, qui suit la réforme 4+4+4 dans le secteur, est de plus en plus financée par des fonds privés, ce qui renforce le travail des enfants. Les cours de religion ont en outre été renforcés et encouragés.

Le 4 octobre, 15 femmes membres du KESK seront jugées à Ankara.

Le 3 octobre, lors de la conférence de presse, le représentant de l'IE/du CSEE, Regitze Flanov de l'affilié danois DLF, a abordé la question d'un point de vue « confraternel ». D'autres délégué(e)s ont pris en charge les aspects plus techniques. Ont également assisté à cette conférence de presse : Jan Willem Goudriaan, Secrétaire général adjoint de l'EPSU et Stephen Benedict, Directeur du département Droits humains et syndicaux du CSI.

« Les négociations relatives à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ayant été interrompues, le gouvernement porte malheureusement atteinte aux droits fondamentaux » a déclaré Martin Rømer, Directeur du CSEE. « Nous exercerons toute la pression possible sur le gouvernement afin qu'il respecte les droits des travailleurs(euses) turques. Nous nous joignons résolument à cette action solidaire en Europe. Nous soutenons et soutiendrons toujours les travailleurs(euses) turques en général, et les enseignant(e)s en particulier. »

Carlos López Cortiñas, Secrétaire général du FETE-UGT, l'affilié espagnol de l'EI/du CSEE, a écrit dans une lettre de solidarité aux membre du KESK:

« Nous demandons instamment à votre gouvernement de reconsidérer de toute urgence sa stratégie et de permettre à l'opposition démocratique de fonctionner dans un environnement où nul n'a à craindre le harcèlement ou la persécution, et de ne plus chercher à détruire les syndicats turques. Nos 69 camarades seront jugé(e)s le 4 octobre sur la base de fausses accusations. Tous(toutes) devraient être remis(es) en liberté. Les droits syndicaux sont des droits humains! »

Pour lire l'entretien avec Abdullah Karahan, Le Secrétaire financier d'Egitim Sen, cliquez ici

La lettre de soutien du FETE-UGT (en espagnol) est disponible ici