La Fédération nationale des enseignants du Congo (FENECO/UNTC), l’un des affiliés de l’IE en République démocratique du Congo (RDC), a organisé un atelier sur le thème « Rôle des enseignants dans les objectifs de l’Education pour Tous ». Cet atelier a rassemblé 25 membres du Bureau exécutif du syndicat, du 10 au 12 juillet à Kinshasa.
Un expert de l’UNESCO, Jean Bui, s’est entretenu avec les participants pendant 3 heures sur le statut, la carrière et la rémunération du personnel enseignant. Les échanges contribueront à son étude devant être publiée à la fin juillet 2012.
Le travail des enfants a également été abordé: des sous-groupes de travail constitués ont répondu chacun à une question, et une orientation a été faite par la Coordination Promotion des Jeunes et de la Culture/FENECO, s’appuyant sur le kit de l’IE consacré à cette problématique.
Assurer l’Education pour Tous
Dans la Déclaration de la FENECO/UNTC publiée à l’issue des sessions de travail, les participants recommandent au Gouvernement, notamment: d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignant(e)s et des autres personnels de l’éducation de la RDC, et, de toute urgence, leur offrir un logement décent; d’intégrer effectivement les syndicats représentatifs d’enseignant(e)s et éducateurs/trices sociales dans toutes les structures démocratiques de la gestion du système éducatif en RDC; et, à l’instar du secteur privé, d’adopter dans le secteur public des textes de loi qui assurent la protection des délégué(e)s des enseignant(e)s face aux mesures arbitraires; d’assurer l’effectivité de la gratuité de l’enseignement primaire sans déshumaniser la profession enseignante à ce niveau scolaire; d’adopter le mode de la retenue à la source des cotisations syndicales pour permettre aux syndicats de bien fonctionner; d’assurer la vulgarisation et l’application des textes de loi déjà promulgués en ce qui concerne le système éducatif; et de sensibiliser et mobiliser la population sur l’importance de l’éducation de base.
Garantir aux enseignant(e)s des conditions de travail décentes
Aux syndicats, ils/elles demandent, entre autres, d’organiser des séances de formation et de sensibilisation en faveur de leurs membres afin de les rendre capables de choisir et d’agir; de composer une Intersyndicale forte, unique par sous-secteur de l’éducation, avec des syndicats d’enseignants importants, libre, autonomes et démocratiques; et d’assurer la vulgarisation des textes de lois qui régissent les enseignants et les personnels de l’éducation.
Du 4 au 7 juillet, la deuxième Table ronde réunissant autorités publiques et défenseurs des Droits de l’Homme avait auparavant permis à plus de trois cents personnes venues de tous les quatre coins du pays, dont des représentant(e)s de syndicats de l’éducation, de collaborer autour de la question des Droits de l’Homme en RDC.
Protéger les droits humains
Les participants ont notamment amendé et fait adopter le projet de loi assurant la protection des défenseurs des droits humains ; la proposition de loi sur la création d’une Commission nationale indépendante des Droits de l’Homme; le projet de loi sur la mise en œuvre du Statut de Rome ; et celui portant création d’une Cour mixte et spécialisée ainsi que la mise en œuvre de la Cour constitutionnelle prévue par la Constitution et des différents mécanismes de protection des défenseurs des droits humains existant en RDC.
Une conférence de presse a clôturé la dernière journée, pour présenter la Déclaration de Kinshasa aux journalistes. Le même jour, une équipe a été rédigé la Déclaration des défenseurs des droits de l’Homme sur la situation sécuritaire en RDC.
Les syndicats, vitaux pour la démocratie et le progrès social
La Coordinatrice régionale principale de l’IE pour la région Afrique, Assibi Napoe, a souligné « qu’en Afrique, les organisations syndicales du secteur de l'éducation sont essentielles au développement démocratique et au progrès social. »
« Je me réjouis de cette initiative de la FENECO. Elle répond à l’importance vitale des formations syndicales et le développement des capacités de direction en faveur des organisations syndicales. Le développement d’une culture syndicale propice à la cohésion et à l’éradication des conflits internes et des divisions doit jouer un rôle essentiel dans l’harmonie au sein de la société de la République démocratique du Congo. »
« L’IE est fortement préoccupée par la violation persistante par la majorité des gouvernements africains des instruments juridiques nationaux et internationaux de défense et de promotion des droits syndicaux, notamment le droit à la négociation collective et celui d’associer les organisations syndicales à la définition des politiques nationales en matière d’éducation », a-t-elle ajouté.
Pour des syndicats de l’éducation africains indépendants et forts
La Résolution de la région Afrique, adoptée par le 6e Congrès mondial de l’IE, réuni au Cap, en Afrique du Sud, du 22 au 26 juillet 2011, manifeste de son côté l’engagement continu de l’IE « envers la promotion de syndicats représentatifs dans le secteur de l'éducation, libres, indépendants, démocratiques et dont les statuts et programmes sont fondés sur l'adhésion aux principes garantis dans les conventions et déclarations pertinentes de l'Organisation internationale du Travail. »
Elle invite dans ce but les organisations membres à développer un dialogue politique interne constructif en vue de favoriser l’unité structurelle ou d’action, capable de favoriser l’éradication des divisions et, par conséquent, leur faiblesse dans un contexte de crises mondiales.
Enfin, elle insiste sur la nécessité d'un effort soutenu de la part de l’IE et des autres partenaires de la coopération au développement pour que les syndicats du secteur de l'éducation, en Afrique, travaillent ensemble afin que les enseignant(e)s puissent parler d'une seule et même voix.
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