Lors d'un séminaire sur les façons de prévenir et d'atténuer la violence émanant de tiers dans les établissements scolaires, les participant(e)s ont partagé les bonnes pratiques. Le séminaire, organisé par la Région européenne de l'IE, le CSEE, a vu la participation de représentant(e)s tant des syndicats d'enseignants que des employeurs du secteur de l'éducation, le 26 avril, à Varsovie, en Pologne.
Il s'agit du premier séminaire régional organisé dans le cadre du Projet du CSEE intitulé« Les partenaires sociaux du secteur de l'éducation préoccupés par la violence dans les établissements scolaires: Comment prévenir et atténuer la violence de tiers et le harcèlement dans les établissements scolaires ».
Débuté en 2011, le projet avait pour but de sensibiliser davantage sur la violence émanant de tiers dans l'éducation, ainsi que de soutenir la mise en œuvre des directives multisectorielles au sein du secteur.
Une menace pour la santé et la sécurité des enseignant(e)s
La violence de tiers est définie par l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail comme l'agression physique ou verbale, ou la menace de violence physique, où « l'agresseur n'est pas un collègue de travail »; par exemple la personne recevant les biens ou services.
Le CSEE travaille en collaboration avec la Fédération européenne des employeurs de l'éducation (FEEE) pour déterminer la manière dont la violence est abordée dans le secteur de l'éducation en Europe. Cela permettra de mieux identifier et de soutenir les actions des syndicats d'enseignants dans ce domaine.
L'enquête européenne
En vue de cet objectif, les deux organisations ont mené une enquête en début d'année pour recueillir des faits détaillés et concrets sur la violence de tiers dans les établissements scolaires au niveau de la base. Des réponses ont été reçues de 19 pays différents de l'UE et de l'Association européenne de libre-échange (AELE) couvrant les secteurs du préprimaire à l'enseignement supérieur en Europe.
Sur la base des résultats de l'enquête, les participant(e)s au Séminaire de Varsovie ont eu l'occasion d'échanger leurs expériences de bonnes pratiques et de discuter de leurs possibilités de transfert à d'autres contextes nationaux. Par ailleurs, ils/elles ont fait part de leurs suggestions vis-à-vis du guide pratique de mise en œuvre sur les Directives multisectorielles pour lutter contre la violence de tiers et le harcèlement lié au travail.
« Il y a une très longue liste de conséquences graves pour les victimes de violence de tiers », a déclaré le Directeur européen, Martin Rømer, au séminaire. « Le CSEE travaille sur des projets relatifs à la violence depuis 2008, ce qui a conduit à un plan d'action très détaillé, offrant des informations aux membres et rassemblant les bonnes pratiques. »
Le consultant de la FEEE a déclaré: « J'espère que ce projet conduira également à quelque chose de spécifique, et les études de cas donneront des directives pratiques pour aborder et prévenir la violence de tiers ».
Trois études de cas
Des études de cas, réalisées en Pologne, en Espagne et en Suède, ont été présentées par les représentants syndicaux, Monica Konczyk, Anders Eklund et Patricio Perez, respectivement.
En Pologne, l'étude de cas a été menée à Gdynia, en février dernier. Dans ce pays, les écoles reçoivent actuellement seulement un tiers du budget alloué initialement à l'éducation de 30.000 élèves et emploient 3.800 enseignant(e)s. Les limitations budgétaires ont eu un impact sur les programmes visant à lutter contre la violence et le harcèlement dans les établissements scolaires.
Comme aspects positifs importants, les écoles ont souligné la présence de psychologues scolaires et d'agents pédagogiques spéciaux bien formés.
Une deuxième étude de cas a été menée à Chipiona, dans le sud de l'Espagne, en mars. Comme dans tous les établissements scolaires primaires et secondaires d'Espagne, il y a un « projet de coexistence » (convivencia), dans le but de prévenir et de résoudre les problèmes liés à de mauvais comportements.
L'étude a également montré qu'une bonne coordination avec les institutions extérieures est cruciale pour garantir la sécurité des élèves. Les écoles doivent collaborer avec les parents, la police et les institutions juridiques.
En Suède, une délégation responsable du projet du CSEE a visité l'école Sunnerby à Nynäshamn. L'école a mis en place un projet « Ecole sûre » qui fonctionne bien, pour aider à réagir face aux menaces. Les enseignant(e)s impliqué(e)s dans le projet ont dit que leur participation avait changé leur perception du harcèlement au travail et de la sécurité au quotidien.
Un processus en développement
A la fin du séminaire, les participant(e)s ont convenu de poursuivre leurs efforts pour prévenir la violence de tiers et le harcèlement dans les établissements scolaires. Les résultats des séminaires régionaux et de la conférence finale, ainsi que le guide pratique de mise en œuvre des directives, les meilleures pratiques et les exemples découlant des études de cas, seront disséminés par le biais d'un CD-ROM et des sites Internet des partenaires du projet.
Plus d'informations sur les manières de prévenir et d'atténuer la violence de tiers et le harcèlement dans les établissements scolaires sont disponibles ici.