Une place sur quatre dans les écoles privées indiennes sera réservée aux groupes socialement et économiquement défavorisés. Tel fut le verdict de la Cour suprême indienne, le mois dernier, qui confirme la Clause 12 de la Loi sur le droit à l'éducation.
Plusieurs prestataires privés d'éducation avait mis en doute la validité constitutionnelle de cette clause, prétextant qu'elle violait leur autonomie. Néanmoins, la Cour suprême a certifié que la règle s'applique uniformément, à la fois aux écoles publiques et aux écoles privées non subventionnées à travers le pays, à l'exception des écoles privées non subventionnées des groupes minoritaires.
Un droit fondamental
Approuvée en 2009, la Loi sur le droit des enfants à un enseignement gratuit et obligatoire ou Loi sur le droit à l'éducation garantit à chaque enfant indien âgé de 6 à 14 ans le droit fondamental à l'éducation, et spécifie les normes minimales à appliquer dans les écoles élémentaires. C'est la première législation au monde à donner directement à l'Etat la responsabilité d'assurer l'éducation universelle.
« Nous célébrons la décision de la Cour indienne. Toutefois, il est crucial d'assurer une mise en œuvre correcte de la loi, en octroyant les ressources nécessaires et en contrôlant efficacement son application, tout en améliorant le système éducatif public », a déclaré M. S. Eswaran, Secrétaire général de la All-India Primary Teachers’ Federation et membre du Bureau exécutif de l'IE.
Eswaran a expliqué que des aspects importants, tels que l'équilibre entre les sexes et la prévention de la discrimination au sein de la classe, devraient être pris en compte, et que les syndicats d'enseignants devraient participer au processus.
Il a ajouté: « Il n'a pas encore été défini comment ce quart de places dans les écoles privées sera occupé et contrôlé ». « Et par ailleurs, qu'en est-il du reste des enfants? Ils doivent également bénéficier du droit à l'éducation par le biais d'un système éducatif de qualité. »
Les défis
« En tant que syndicats d'enseignants, nous considérons qu'un système éducatif égalitaire aurait pour but de rehausser la qualité de l'enseignement public par dessus tout. L'un des principaux défis consiste à résoudre la pénurie actuelle d'enseignant(e)s par le biais d'un recrutement et d'une formation professionnelle de qualité », a conclu Eswaran.
Selon le recensement effectué en Inde en 2011, le taux d'alphabétisation est passé de 65% à 74 % en dix ans, une réussite importante pour la deuxième nation la plus peuplée du monde, comptant plus d'un milliard d'habitants.
L'IE reconnaît ce succès, mais souligne que bien davantage doit être fait pour réaliser l'Objectif du Millénaire pour le développement de l'enseignement primaire universel à l'horizon 2015.