Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Royaume-Uni: Le moral des enseignant(e)s a chuté au cours des deux dernières années

Publié 12 avril 2012 Mis à jour 17 avril 2012
Abonnez-vous à nos newsletters

Dans le climat politique et économique actuel, la profession enseignante subit des pressions toujours croissantes Une enquête récente réalisée par l'un des affiliés de l'IE au Royaume-Uni, le National Union of Teachers (NUT), a montré que le moral des enseignant(e)s avait baissé ces deux dernières années.

En mars dernier, le NUT a mandaté la société de sondage YouGov pour sonder un échantillon représentatif d'enseignant(e)s en Angleterre et au Pays de Galles. Les résultats ont été émis lors de la Conférence nationale du NUT tenue à Torquay, du 6 au 10 avril.

L'enquête avait pour but d'identifier les aspects que les enseignant(e)s valorisent à propos de leur travail et ceux qui les découragent en tant que professionnel(le)s.

Le moral en déclin

Interrogé(e)s pour savoir si leur moral s'était amélioré, avait décliné ou était resté le même ces deux dernières années, 59% des enseignant(e)s ont répondu qu'il avait baissé, et 9% seulement ont indiqué que leur moral s'était amélioré.

« A mon avis, le moral est bas », a dit l'un des enseignants interrogés. « Une des principales raisons en est que, à un moment où chaque enfant est supposé être pris en compte, ce n'est clairement pas le cas. Les enseignants ont l'impression qu'ils doivent se concentrer uniquement sur les enfants susceptibles d'obtenir de meilleurs résultats.»

Les obstacles à la performance

Dans les résultats de l'enquête, le changement constant d'initiatives politiques et la grande quantité de paperasserie inutile ont été cités comme certains des principaux obstacles à la performance des enseignant(e)s. Les critiques externes et les attentes irréalistes des enseignant(e)s ont également été signalées comme obstacles importants.

De plus, la charge de travail, identifiée comme critique par 71% des personnes interrogées est le facteur qui influencerait le plus la décision des enseignant(e)s de quitter la profession.

« Tant que les enjeux élevés des classements subsistent et qu'on ne fait pas confiance aux enseignant(e)s, il est peu probable que les heures de travail diminuent », a commenté Christine Blower, Secrétaire générale du NUT. « Ajoutez à cela les coupes relatives aux retraites, le gel des salaires, les inspections et les critiques continues de la part du gouvernement, et le recrutement dans la profession enseignante deviendra toujours plus difficile. »

Permettez aux enseignant(e)s d'enseigner

Un des enseignants interrogés a déclaré catégoriquement: « Permettez aux enseignants d'enseigner (c'est-à-dire d'être créatifs et de nourrir les jeunes esprits dans un environnement académique) et cessez d'insister sur des objectifs vains censés apporter des améliorations - une telle culture a seulement créé des drones sans âme au lieu de tempéraments vifs, comme les enseignants devraient avoir. »

Un autre enseignant a commenté: « Je n'ai jamais entendu autant d'enseignants remettre en question pourquoi ils ont choisi la profession enseignante et dire à quel point ils se sentaient sous-estimés. De la même manière, beaucoup de personnel expérimenté a l'impression que l'éducation est devenue une bataille politique et que les vraies normes s'écroulent. »

Dans le même ordre d'idées, une autre personne interrogée a déclaré: « Je suis amèrement déçu par le refus du gouvernement d'accepter notre sentiment de colère et de trahison à propos des nouvelles dispositions relatives aux retraites, en particulier étant donné les bonus payés à beaucoup dans le secteur bancaire.»

Les aspects positifs

Autrement, les aspects les plus valorisés de l'emploi étaient de voir les enfants progresser et l'enseignement en classe. Les éducateurs/trices ont également valorisé les occasions de tester et d'élaborer de nouvelles approches d'enseignement et d’apprentissage.

Plus de six enseignant(e)s sur dix (63%) ont dit qu'ils/elles trouvaient utile le temps imparti pour que de nouvelles initiatives puissent être implantées et évaluées, ainsi qu'une plus large consultation de la profession avant que de nouvelles initiatives politiques ne soient lancées.

« Nous sommes des professionnels - vous devez nous faire confiance », a conclu un des enseignants.

Pour en savoir plus sur les résultats de l'enquête du NUT sur la profession enseignante (en anglais), cliquez ici.