Le Comité régional africain de l'IE, réuni à Accra, au Ghana du 8 au 11 février, a débuté par un séminaire d'orientation d'une journée organisé pour ses nouveaux/elles membres, élu(e)s au Congo Brazzaville en décembre 2010. Ce séminaire s'est essentiellement intéressé à l'impact négatif de la crise en Afrique, compromettant la qualité de l'éducation dans cette région.
Le Comité est constitué de deux représentant(e)s de chacune des six zones géographiques, de la Présidente et du Vice-président. Les membres du Bureau exécutif de l'IE issu(e)s d'Afrique font également partie du Comité. Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, et le Secrétaire général adjoint, Charlie Lennon, ont eux aussi participé à la réunion.
Au cours de sa présentation consacrée aux réponses à la crise, le Secrétaire général de l'IE, a déclaré que, seule, l'IE n'a pas la capacité de faire face à la crise par le biais d'actions syndicales et que, pour y parvenir, elle doit travailler dans le cadre des actions menées par ses affiliés au niveau national. Il a brièvement exposé la stratégie du Congrès mondial de l'IE pour faire face à la crise, dont l'objectif est d'atténuer ses effets sur l'éducation.
Elaborée dans le but de désamorcer une bombe à retardement susceptible de causer une crise sociale, cette stratégie prône notamment l'investissement dans les écoles et les éducateurs/trices, l'offre de services éducatifs de haute qualité, la construction de l'unité, ainsi que la préparation d'une Journée mondiale d'action le 5 octobre 2013.
La mise en œuvre de cette stratégie pourrait progresser par le biais d'une collaboration avec des partenaires stratégiques potentiels tels que le G8-G20, l'Organisation de coopération et de développement économiques, la Banque mondiale, l'UNESCO, le Partenariat mondial pour l'éducation (nouveau nom de l'Initiative Fast Track) et le Fonds mondial pour l'éducation.
Kwabena Nyarko Otoo, Directeur de l'Institut de politique et de recherche du Ghana Trade Union Congress, a expliqué les origines de la crise ainsi que la manière dont elle s'est étendue au niveau mondial. Il a évoqué son impact sur l'Afrique et les réponses pouvant y être apportées.
Dans sa conclusion, il a précisé que le paradigme économique néolibéral actuel est incapable de répondre aux besoins et aux défis auxquels sont confrontées l'Afrique et sa population. Il a ajouté que l'Afrique nécessite des Etats responsables et respectueux des principes éthiques, qui veillent à assurer une répartition équitable des ressources et à mettre le facteur humain et l'emploi au centre de leur cadre politique macroéconomique.
Le Professeur Pai Obanya a également fait une présentation évoquant l'impact potentiel de la crise économique mondiale sur l'éducation en Afrique.
Il a déploré le « syndrome de dépendance » rendant l'Afrique vulnérable à toutes les situations touchant les économies développées.
Il a ajouté que l'Afrique sub-saharienne accuse un retard dans la réalisation des objectifs de l'Education pour Tous, en raison du manque de compétences de ses responsables politiques qui, à leur tour, influencent la qualité des politiques et des résultats en matière d'éducation.
Obanya a également expliqué de manière détaillée les difficultés qui, selon lui, se posent au secteur de l'éducation en Afrique et a proposé des actions pouvant être entreprises par les citoyen(ne)s, les syndicats et les professionnel(le)s de l'éducation pour atténuer les effets de la crise dans ce secteur.
Les participant(e)s ont reconnu la réalité et la gravité des effets de la crise et ont déclaré que certains pays dans la région continuaient de nier cette évidence. Les participant(e)s ont souligné que faire face à l'impact de la crise devait être inscrit au rang des priorités.
Les discussions du séminaire d'orientation ont également été axées sur l'importance de développer l'éducation de la petite enfance et de mettre en œuvre les recommandations pertinentes formulées par le 6e Congrès mondial de l'IE, réuni au Cap en Afrique du Sud, en juillet 2011.