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Internationale de l'Education
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Finlande: l'investissement dans l'éducation de qualité porte ses fruits

Publié 1 février 2012 Mis à jour 7 février 2012
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Au cours de sa visite en Finlande du 25 au 28 janvier, la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, s'est adressée à près de 14.000 enseignant(e)s dans le cadre du séminaire international intitulé « Finlande – pays le plus performant du monde en 2020 ? », organisé par l'un des affiliés nationaux de l'IE, le syndicat Opetusalan Ammattijarjesto (OAJ). Elle a salué le fait que la Finlande était reconnue à travers le monde pour son excellent système d'enseignement public, ses enseignant(e)s qualifié(e)s et les hautes performances des élèves aux évaluations internationales.

Elle a souligné que cette réussite était due en grande partie à l'engagement national et à l'investissement réalisé dans l'éducation de qualité. « Votre système d'enseignement public et vos enseignant(e)s bénéficient d'un financement et d'un soutien appropriés, et il est important que ce message fort soit transmis à de nombreux gouvernements. Ces derniers doivent investir davantage de ressources dans les écoles publiques », a déclaré Hopgood dans son allocution prononcée le 27 janvier lors du tout premier séminaire international organisé dans le cadre d'un événement Educa. Depuis un siècle et demi, il est reconnu qu'un enseignement public, gratuit et accessible à toutes et à tous, constitue le pilier de la croissance et de la prospérité des nations que nous qualifions aujourd'hui de « pays industrialisés ».

Elle a précisé que la qualité de l'éducation dépend avant tout de la qualité des enseignant(e)s et que ceux/celles-ci doivent recevoir une formation de qualité, percevoir des salaires décents et être valorisé(e)s au sein de leur société.

Absence de volonté politique, un obstacle

Saluant le fait que le système finlandais se charge de promouvoir non seulement la qualité mais également l'accès égalitaire à l'éducation, la Présidente de l'IE a ajouté: « L’éducation demeure la clé pour vaincre la pauvreté et l’injustice, et garantir la paix, la cohésion sociale et la dignité humaine dans notre monde. Mais le plus grand obstacle à la réalisation de l’éducation publique de qualité pour toutes et tous reste l’absence de volonté politique de la part des gouvernements. »

Hopgood a rappelé aux participant(e)s une récente étude de l'IE mettant en question le principe selon lequel, dans la conjoncture actuelle marquée par la crise économique, les coupes budgétaires drastiques et les mesures d'austérité doivent être acceptées, étant donné que les caisses des Etats sont vides.

Ce rapport étudie dans quelle mesure les entreprises mondiales font en sorte d'échapper à l'imposition, une contribution pourtant indispensable pour permettre aux pays de financer leurs services publics. Chaque année, on enregistre une perte de plusieurs milliards de dollars américains, de livres sterling et d'euros en raison de la fraude fiscale et du non-paiement de l'impôt sur les sociétés – une somme suffisante pour fournir les ressources nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et combler les besoins budgétaires des services sociaux dans les pays industrialisés.

De plus en plus, les gouvernements et les agences internationales se tournent vers le secteur privé afin de trouver la solution pour atteindre les OMD. Les partenariats public-privé sont encouragés et apparaissent comme étant la solution pour réaliser l'Education pour Tous. Et, dans bon nombre de pays industrialisés, les gouvernements se soustraient à leurs responsabilités et recherchent des investisseurs privés pour construire des écoles publiques. « Cette situation est l'antithèse même des environnements d'apprentissage que nous souhaitons offrir à tous les enfants aux quatre coins du monde », a déclaré Hopgood. Elle a souligné que les aspirations des enseignant(e)s en tant que professionnel(le)s de l'éducation, d'une part, et en tant que syndicalistes, d'autre part, n'étaient en rien contradictoires et que, bien au contraire, ces deux rôles étaient complémentaires. « Les conditions d'apprentissage et les conditions de travail sont inextricablement liées. En réalité, notre force s'appuie sur ce double rôle. »

L'éducation publique prise pour cible

Hopgood a déploré que l'éducation publique était la cible d’attaques sans précédent, tant dans les pays qui ont édifié leur prospérité sur cette dernière que dans ceux qui aspirent toujours à réaliser une éducation de qualité pour toutes et tous. Les enjeux sont majeurs. En définitive, s'attaquer à l'éducation publique revient à s'attaquer à la démocratie. « Nous savons que notre plaidoyer n'est jamais plus efficace que lorsque nous avons des organisations syndicales puissantes et engagées », a-t-elle souligné avant d'ajouter: « De par sa nature même, la syndicalisation doit essentiellement s'organiser au niveau local. Des organisations puissantes au niveau local forment les piliers fondamentaux d'organisations puissantes au niveau national. Et, à leur tour, des organisations nationales puissantes constituent les piliers fondamentaux de notre Syndicat mondial. »

Dans sa conclusion, Hopgood a déclaré: « Ensemble, par le biais de nos syndicats de l'éducation et en solidarité avec d'autres organisations, nous pouvons faire la différence. L'éducation publique de qualité et la solidarité représentent des armes puissantes. »

Au cours du séminaire international, le Président de l'OAJ, Olli Luukkainen, a réaffirmé l'objectif du gouvernement finlandais qui consiste à faire de la Finlande le pays le plus performant au monde d'ici 2020.

« Il n'y a pas de place pour la complaisance et la stagnation ; au contraire, il convient de toujours progresser et de se tourner vers l'avenir. J'espère sincèrement que personne parmi nos responsables politiques ne commettra l'erreur de croire que, puisque nos normes sont à ce point excellentes et que nous nous sommes hissés au sommet des classements, nous pouvons désormais nous reposer sur nos lauriers et nous permettre de ne plus investir tous nos efforts dans le développement de l'éducation », a déclaré Luukkainen.

Attirer les meilleur(e)s enseignant(e)s

« L'enseignant(e) constitue le facteur essentiel pour garantir la qualité de l'éducation. Nous devons faire en sorte d'attirer les meilleurs éléments dans la profession. C'est ce que nous faisons en Finlande. »

Reconnaissant que la crise économique mondiale actuelle et celle que traverse l'Europe ont un impact sur l'éducation partout dans le monde, il a ajouté: « Les responsables politiques du monde entier doivent à présent garder la tête froide et se rappeler que la croissance économique ne peut se faire sans s'investir dans l'innovation et le développement. Et cela nécessite une base éducative large et solide. Toute réponse impulsive visant à réduire les budgets de l'éducation devra désormais être payée au prix fort à l'avenir. »

Hopgood s'est ensuite rendue au Parlement finlandais où elle a rencontré la parlementaire Raija Vahasalo, Présidente du Comité de l'Education et de la Culture. Ensemble, elles ont discuté des points forts du système scolaire finlandais, notamment la formation de haute qualité des enseignant(e)s. Hopgood s'est une nouvelle fois félicitée de la grande valeur accordée à l'éducation en Finlande et de l'investissement considérable réalisé en faveur du développement de ce secteur. Cet événement Educa est le plus grand rassemblement d'enseignant(e)s en Finlande, avec plus de 100 séminaires organisés durant deux jours. Un panel de discussion a également eu lieu, au cours duquel tous les partis politiques représentés au Parlement finlandais ont échangé des idées concernant le développement en matière d'éducation. L'événement de cette année était particulièrement important: les élections locales finlandaises sont prévues en octobre prochain et les municipalités ont une influence considérable sur les politiques éducatives.