Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, s’est rendu récemment dans le Royaume de Bahreïn, afin de recueillir des impressions de première main sur la situation dans un pays où les enseignant(e)s ont été victimes de cas graves de mauvais traitements au cours des derniers mois, à la suite des soulèvements, inspirés du « printemps arabe », qui se sont produits dans l’ensemble de ce pays du Moyen-Orient.
M. van Leeuwen tenait tout particulièrement à rencontrer un grand nombre de ces enseignant(e)s, victimes d’actes d’intimidation et de harcèlement après avoir participé à des réunions et à des manifestations. Ils/elles ont été la cible de différentes représailles illégales, à savoir des licenciements, des arrestations, des détentions, des réductions salariales, et ont été soumis/es à divers conseils de discipline et commissions d’enquête, sans compter nombre d’enseignant(e)s ayant été agressé(e)s dans les écoles et les services éducatifs, arrêté(e)s comme s’ils étaient des criminel(le)s et ayant subi des agressions physiques et morales.
Outre les réunions précitées, M. van Leeuwen a également rencontré des enseignant(e)s de l’enseignement supérieur. Toutes ces réunions ont pu être organisées grâce à la General Federation of Bahrain Trade Unions et au Centre de Bahreïn pour les droits humains.
Il a, en outre, été reçu en audience par la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn (BICI). La Commission présentera un rapport et des recommandations concernant les récents développements survenus le 23 novembre. Le moment était, dès lors, venu pour le Secrétaire général de l’IE d’axer son intervention, devant les membres de la commission, sur les déclarations qu’il avait reçues des enseignant(e)s syndicalistes et du personnel de l’éducation. M. van Leeuwen a rappelé à la BICI qu’il est important que le rapport recommande que tou(te)s les enseignant(e)s licencié(e)s soient réintégré(e)s et que les dirigeant(e)s et militant(e)s du mouvement syndical enseignant, notamment la Bahraini Teachers Association(BTA), soient libéré(e)s et que les jugements injustes soient annulés.
M. van Leeuwen a, par ailleurs, réitéré la préoccupation des syndicats quant à la baisse de la qualité de l’éducation en raison des remplacements d’enseignant(e)s par des recrues non qualifiées de Bahreïn et d’autres pays, et les animosités qui prévalent compte tenu de la manière dont les enseignant(e)s ont été licencié(e)s et arrêté(e)s. Le Secrétaire général de l’IE a, en outre, confirmé une fois de plus à la BICI que des actes de torture ont été commis à l’encontre de syndicalistes, d’enseignant(e)s et d’étudiant(e)s au cours des derniers mois.
L’IE continuera de déposer des plaintes auprès des autorités compétentes, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, l’UNESCO et les principales ambassades à Bahreïn. L’IE a déjà déposé une plainte auprès de l’OIT pour violation de la liberté syndicale, ainsi qu’auprès du Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture au sujet des mauvais traitements continus subis par le Président de la BTA, M. Mahdi 'Issa Mahdi Abu Deeb, et les autres enseignant(e)s détenu(e)s.
Au terme de son séjour à Bahreïn, M. van Leeuwen a exprimé ses remerciements et s’est déclaré impressionné par le leadership et l’engagement dont font preuve les enseignant(e)s et les syndicats bahreïnis, affirmant qu’ils constituent « un mouvement syndical dynamique dans la région ».
Il a également rassuré les enseignant(e)s bahreïni(e)s en leur affirmant que l’IE s’engage à mettre tout en œuvre pour défendre la cause des enseignant(e)s à Bahreïn, en particulier pour contribuer à la réintégration de l’ensemble des enseignant(e)s et du personnel de l’éducation licenciés et à la libération de tous les enseignant(e)s détenu(e)s par les autorités ou pour aider celles et ceux en attente de jugement sur la base d’accusations forgées de toutes pièces.
« Nous sommes entièrement à vos côtés et nous vous aiderons par tous les moyens possibles; vous n’êtes pas seuls! » a déclaré M. van Leeuwen, applaudi par les membres de la BTA– qui ont tenu à souligner que l’IE a été la première organisation à condamner la tournure des événements dont sont victimes les enseignant(e)s à Bahreïn, notamment l’arrestation des dirigeants de la BTA, Mahdi Abu Deeb et Jalila Al Salman, ainsi que d’autres enseignant(e)s.