Le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE), la région européenne de l'IE, a mené à bien un projet de recherche axé sur le stress lié au travail dans l’enseignement et présenté les résultats d’une enquête européenne sur le sujet à l’occasion d’une conférence organisée à Berlin les 18 et 19 novembre.
Le projet avait été lancé en 2010 en vue d’estimer, de comparer et d’évaluer le stress lié au travail qu’éprouvent les enseignant(e)s des 27 Etats membres de l’UE, ainsi que d’Islande, de Norvège et de Suisse, Etats membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE).
L’enquête, intitulée « Stress lié au travail des enseignants: Enquête européenne – estimation, comparaison et évaluation de l’impact des risques psychosociaux pour les enseignants sur leur lieu de travail dans l’UE », a été co-financée par la Direction générale Emploi, Affaires sociales et Inclusion de la Commission européenne.
Elle a été réalisée dans 500 écoles par le centre de recherche de Fribourg sur la médecine du travail et la médecine sociale (FFAS), en coordination et en collaboration avec les organisations membres du CSEE.
La conférence a réuni des représentant(e)s du CSEE, des Etats membres de l’UE/AELE et d’Etats candidats, ainsi que des employeurs de l’enseignement.
Les résultats de l’enquête ont été présentés par Dr Matthias Nübling, du FFAS. Parallèlement, deux représentantes d’organismes européens sont intervenues, Malgorzata Milczarek pour l’ Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail et Agnès Parent-Thirion pour EUROFOUND.
D’autres exposés ont par ailleurs proposé diverses approches pratiques tirant parti des résultats de l’enquête. Parmi les orateurs clés figuraient Andreas Horst, du Ministère allemand du Travail et des Affaires sociales, et Stefanie Kaempf, de l’autorité administrative régionale de Fribourg, en Allemagne.
Le Président du CSEE, Ronnie Smith, a fait remarquer l’incidence du stress que subissent les enseignant(e)s au travail sur la qualité de l’enseignement, en soulignant que « le stress peut nuire non seulement aux enseignantes et enseignants et aux autres membres du personnel éducatif, mais aussi aux élèves, menaçant ainsi la qualité et l’efficacité de l’enseignement ».
Le représentant du FFAS, le Dr. Nübling, a expliqué que l’enquête du CSEE avait mis le doigt sur des facteurs de stress propres aux enseignant(e)s, comparé à d’autres professions, notamment « la tension qu’exercent le bruit et les voix influence lourdement le niveau de surmenage des enseignants et peut en fin de compte induire un stress lié au travail ».
Et de conclure que, si les syndicats d’enseignant(e)s et les employeurs de l’enseignement s’efforçaient ensemble de réduire la charge de travail des enseignant(e)s, l’on pourrait aisément améliorer les résultats de l’évaluation des risques sur le lieu de travail.
Les participant(e)s ont également débattu du Document d’orientation politique sur le stress lié au travail du CSEE, qui sera prochainement soumis au Comité de dialogue social européen sectoriel pour l’éducation.
Charles Nolda, de la Fédération européenne des employeurs de l’Education (EFEE), a confirmé l’intérêt qu’avaient les employeurs à faire ajouter le stress lié au travail à l’ordre du jour du Comité de dialogue social européen sectoriel pour l’éducation.
Le rapport de l’enquête et la brochure du projet du CSEE seront publiés sur le site Web de Santé & sécurité des enseignants au travail du CSEE au début de 2012.