L’IE demeure profondément inquiète face à la poursuite des violations des normes internationales du travail dont sont directement victimes ses affiliés, la Fijian Teachers’ Association (FTA) et le Fiji Teachers’ Union (FTU), et face à la répression exercée sur l’ensemble du mouvement syndical aux Fidji.
Le gouvernement militaire qui dirige le pays s’est engagé dans une lutte acharnée contre le syndicalisme: la police détient le pouvoir de procéder à l’arrestation de responsables syndicaux/ales, de les interroger et de les accuser d’organiser des « réunions illégales », même lorsqu’il s’agit de réunions visant à préparer les négociations relatives aux conventions collectives.
Par ailleurs, une série de lois et de décrets violent les droits fondamentaux des travailleurs/euses, comme le décret instauré au mois d’août 2011 intitulé The Essential National Industries Employment Decree, rendant caduques les conventions collectives existantes et supprimant le droit de grève dans toute entreprise désignée par le gouvernement.
Les Fidji sont dirigées par une dictature militaire depuis 2006, date après laquelle le pays s’est vu exclure du Commonwealth et du Forum des îles du Pacifique. L’Union européenne a également suspendu son aide financière internationale à la junte militaire au pouvoir.
Bien que les Fidji aient ratifié les deux conventions pertinentes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), à savoir les Conventions 98 (1974) et 87 (2002) mentionnant les droits des travailleurs/euses que les gouvernements ont l’obligation de respecter, le pays continue à ignorer délibérément le contenu de ces deux documents. De surcroît, en tant que membre de l’OIT, le gouvernement fidjien est tenu d’adhérer à la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail, adoptée par l’OIT en 1998.
Suite à la Conférence internationale du Travail de juin 2011, qui s’est penchée sur le cas des Fidji tout en mettant en lumière l’absence de droits syndicaux pour les enseignant(e)s, une délégation spéciale de l’OIT s’est rendue dans le pays au mois d’août. Cette dernière a rencontré des représentant(e)s du gouvernement, des employeurs/euses et des travailleurs/euses. Le dirigeant de la FTA, Tevita Koroi, figurait parmi les quatre représentant(e)s des travailleurs/euses qui ont rencontré la délégation de l’OIT.
En août, l’IE a adressé une nouvelle lettre de protestation aux autorités fidjiennes et a soumis un rapport au Comité d’experts de l’OIT dans lequel elle dénonce le refus des autorités de se conformer aux Conventions de l’OIT. L’IE s’est également ralliée à l’appel international pour la restauration des libertés syndicales et démocratiques aux Fidji.