Les enseignant(e)s en Italie se sont rallié(e)s aux autres travailleurs/euses du secteur public pour participer au mouvement de grève massif contre les réductions des dépenses publiques.
Trois millions de travailleurs/euses du secteur public sont parti(e)s en grève la semaine dernière et ont organisé des manifestations majeures dans de nombreuses villes du pays, notamment à Milan, à Naples et à Rome. Parmi les manifestant(e)s figuraient des enseignant(e)s, des travailleurs/euses des transports et d’autres travailleurs/euses du secteur public, qui ont réussi à paralyser la quasi-totalité du pays.
Les enseignant(e)s protestent contre les coupes budgétaires s’élevant à 64 milliards de dollars dans le secteur de l’éducation, qui entraîneront une réduction des salaires et des allocations de pension, une diminution du nombre d’enseignant(e)s - plus de 140.000 enseignant(e)s ont déjà été licencié(e)s au cours de ces trois dernières années -, une augmentation du nombre d’élèves par classe, ainsi qu’une précarisation accrue de l’effectif enseignant.
Après l’abandon d’un plan initial portant sur l’augmentation des impôts des personnes les plus riches d’Italie, d’autres nouvelles mesures ont été incluses telles que la diminution des droits en matière d’emploi. Autrement dit, il sera plus facile pour les employeurs/euses de licencier les membres de leur personnel.
Les travailleurs/euses du secteur public expriment également leur colère car ils/elles paient leurs impôts à la source, tandis que bon nombre de chefs d’entreprise échappent totalement à l’imposition.
Dans le cadre de son plan d’austérité, le gouvernement a également envisagé d’augmenter la TVA - une mesure qui, selon les économistes, affectera davantage les pauvres - et de repousser l’âge de la retraite.
La coalition gouvernementale conservatrice dirigée par le Premier ministre Berlusconi a instauré ces mesures pour répondre à la spéculation croissante des courtiers en obligations, qui ont manifesté une baisse de confiance dans l’économie italienne et demandé une augmentation des taux d’intérêt pour l’achat d’obligations italiennes.
Cette situation a eu un effet choc sur l’économie de l’Union européenne - et sur l’euro fortement mis sous pression -, alors que d’autres pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni s’opposent aux mesures d’austérité.
Plusieurs critiques de Teacher’s Solidarity ont soutenu que les enseignant(e)s et les autres travailleurs/euses du service public sont en train d’être sacrifié(e)s au profit des marchés, lesquels décident des fonds réservés aux services publics de première importance comme l’éducation. Malgré cela, les enseignant(e)s et les élèves ont une nouvelle fois pris la tête du mouvement de contestation afin de faire passer les intérêts des citoyens/ennes avant le profit.