Le Bureau régional d’Amérique latine de l’IE a appelé les syndicalistes enseignant(e)s de l’ensemble du continent à se rassembler le 8 septembre devant les ambassades du Chili, en solidarité avec la population chilienne engagée actuellement dans une lutte pour défendre l’enseignement public de qualité.
Les syndicats d’enseignants souhaitent ainsi exprimer leur mépris face à la répression violente exercée par les forces de l’ordre à l’encontre de manifestant(e)s pacifiques, et ayant déjà entraîné la mort d’une personne.
Manuel Gutiérrez, 16 ans, poussait la chaise roulante de son frère dans les rues de la capitale Santiago, lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s qui participaient à une grève nationale, le 25 août dernier. Gutiérrez a été touché d’une balle dans la poitrine et a succombé à ses blessures.
Au cours des manifestations qui secouent le pays depuis de nombreux mois, des milliers de protestataires ont été blessé(e)s et plus de 800 ont été arrêté(e)s, dont bon nombre de mineur(e)s d’âge.
Dans une déclaration publique, le Colegio de profesores de Chile(CPC), affilié de l’IE, a souligné que: « Lorsque la seule forme de dialogue est la répression, il est impossible d’avancer et de conclure des accords ».
Le CPC, en collaboration avec les fédérations d’étudiants du Chili, a récemment proposé un Accord social pour l’éducation, exigeant de mettre un terme au profit dans l’éducation par le biais de mesures spécifiques, telles que la décentralisation sans privatisation et le financement de l’enseignement supérieur. Cette proposition a cependant été rejetée par le Président chilien, Raphael Piñera.
Le Président du CPC, Jaime Gajardo, a déclaré: « Au cœur de ses revendications, la société civile exige un débat portant non seulement sur une profonde réforme du système éducatif chilien, mais également sur une réforme du système économique dans son ensemble ».
M. Gajardo a annoncé qu’une réunion de « la fraternité transandine » ( abrazo trasandino) se déroulera le 8 septembre au Paso Los Libertadores,à la frontière entre le Chili et l’Argentine, où les enseignant(e)s des deux pays signeront un accord symbolique pour la défense de l’enseignement public.
L’IE exprime sa solidarité avec les syndicats d’enseignants du Chili et met en exergue que l’éducation est un droit fondamental qui ne peut ni être considéré comme une marchandise ni être livré au marché.