L’IE a exprimé ses inquiétudes face à la démission de plus de 50 expert(e)s d’un Groupe de travail créé par le ministère tchèque de l’Education, chargé d’élaborer un plan pour améliorer la qualité de l’éducation des enfants défavorisés.
Les expert(e)s ont pris cette décision sans précédent, estimant que le Ministre tchèque des Affaires publiques, en charge de l’Education, Josef Dobeš, ne s’est pas suffisamment engagé à entreprendre des démarches concrètes en faveur des enfants handicapés et des enfants roms.
Dans leur lettre de démission, les experts(e)s ont déclaré: « Il apparaît de plus en plus clairement que pour les responsables actuels du ministère de l’Education, le thème de l’éducation inclusive ne restera qu’un simple discours théorique ». Les expert(e)s ont rejeté toute collaboration ultérieure avec le ministère de l’Education, tant que ce dernier n’aura pas décidé de modifier radicalement son approche en la matière.
Le Groupe de travail des expert(e)s a été créé au printemps 2010 pour faciliter la mise en œuvre du Plan national d’action pour l’éducation inclusive (NAPIV). Toutefois, depuis l’entrée en fonction de Dobeš, le Groupe de travail ne s’est réuni qu’une seule fois. De plus, le Ministre a démantelé le département travaillant à l’élaboration du plan visant à inclure les enfants ayant des besoins spéciaux dans l’enseignement traditionnel.
Près de 30 pour cent des enfants roms se retrouvent inscrits dans des écoles « spéciales », rebaptisées désormais « écoles élémentaires pratiques », la plupart du temps en raison du milieu social défavorisé dont ils sont issus. Selon le NAPIV, il est nécessaire d’augmenter le nombre d’assistant(e)s éducatifs/ives dans les écoles élémentaires et de créer un système permettant de définir les types de matériel et de soutien pédagogiques auxquels un enfant a droit en fonction du degré de son handicap.
La communauté internationale a dénoncé cette politique discriminatoire pratiquée par la République tchèque à l’égard des enfants, en particulier en 2007 lorsque la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que ce pays avait violé les droits de 18 enfants roms en les inscrivant sans aucune justification dans des « écoles spéciales ».
L’IE exhorte les autorités tchèques à garantir que tous les enfants puissent accéder à un système éducatif de qualité, assurant la formation professionnelle appropriée du personnel enseignant et offrant aux élèves ayant des besoins spéciaux les outils pédagogiques dont ils/elles ont besoin.