Alors que l’Egypte se trouve plongée dans la plus grande incertitude après deux semaines de manifestations meurtrières contre le pouvoir en place, des syndicalistes du monde entier ont décidé de participer à la Journée internationale d’action de solidarité avec l’Egypte, le mardi 8 février.
L’IE soutient l’initiative lancée par le Conseil général de la Confédération syndicale internationale (CSI) et demande à ses affiliés de participer aux manifestations organisées par les syndicats devant les ambassades d’Egypte pour s’opposer à la répression violente des travailleurs (-euses) et des citoyen(ne)s égyptien(ne)s.
L’IE encourage tous ses affiliés à faire pression sur leur gouvernement pour exiger une transition démocratique impliquant la justice sociale, le respect intégral des libertés d’expression et d’association, la négociation collective et toutes les normes fondamentales du travail et pour garantir que les responsables des violences perpétrées à l’encontre des manifestant(e)s pacifiques soient traduits en justice.
Les contestataires continuent d’occuper la place Tahrir au Caire et ont déclaré qu’ils (elles) poursuivraient leurs actions tant que le Président Moubarak n’aura pas quitté le pouvoir. Des affrontements ont eu lieu entre plusieurs manifestant(e)s et des militaires, mais l’armée ayant reçu pour instruction de ne pas recourir à la force, la situation est toujours bloquée.
Alors que le pays entre dans sa troisième semaine de crise, les banques ont rouvert leurs portes mais les écoles restent fermées et les élèves ne peuvent toujours pas reprendre les cours. On ignore si les appels invitant les Egyptien(ne)s à reprendre leurs activités habituelles exerceront plus de pression sur le gouvernement ou sur les contestataires. La seule certitude est que l’Egypte ne retrouvera probablement jamais une situation identique à celle qu’elle a connue avant le soulèvement populaire.
Les questions liées aux droits des travailleurs et des travailleuses ainsi que l’égalité des chances sont au centre des revendications actuelles des contestataires en Egypte. La Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a insisté sur le fait que les dirigeants égyptiens doivent « écouter attentivement les aspirations authentiques du peuple » ainsi que ses revendications pour « la création d’emplois décents et de bonnes opportunités permettant de vivre décemment ». Parallèlement aux appels en faveur de la liberté et de la démocratie, le Syndicat indépendant des enseignants d’Egypte a réclamé un renforcement des niveaux de formation, de meilleures opportunités d’emplois et des conditions de vie décentes.
Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, a déclaré: « Nous avons été fortement encouragés par le fait d’apprendre que les syndicats indépendants d’Egypte, si longtemps victimes de la répression de Moubarak, viennent d’annoncer la formation d’une nouvelle centrale syndicale nationale indépendante. Offrir au peuple un moyen démocratique pour exiger une transition vers la démocratie et le respect des droits humains est particulièrement important en cette période qui, à l’avenir, risque d’être marquée par l’instabilité.
Les pourparlers entre le gouvernement égyptien et les groupes d’opposants au régime visant à résoudre la crise politique nationale n’ont pas réussi, à ce jour, à mettre fin à la contestation qui a paralysé le pays et entraîné la mort d’environ 300 personnes.
Le gouvernement a proposé de faire certaines concessions mais les groupes d’opposants ont déclaré que celles-ci étaient inappropriées et qu’ils demeuraient sceptiques vis-à-vis des véritables motivations du gouvernement. Certains groupes d’opposants exigent que le gouvernement progresse dans le sens de leurs revendications, à savoir la démission du Président Moubarak, la dissolution du Parlement, la suspension de l’état d’urgence et la libération des prisonniers politiques.
Jusqu’à présent, le Président égyptien a refusé de quitter le pouvoir, déclarant qu’une telle décision plongerait le pays dans le chaos. Il a cependant déclaré qu’il ne se représenterait pas à la présidence du pays en septembre prochain.
L’IE se joindra aux manifestations organisées à Bruxelles afin d’exprimer sa solidarité avec le peuple égyptien qui partage des aspirations communes à une éducation de qualité et à des emplois décents, ainsi qu’au respect des libertés et des droits fondamentaux. L’IE condamnera également la mort d'hommes et de femmes innocents et réitérera son appel pour qu’une enquête impartiale sur les actes de violence soit menée et les responsables traduits en justice.
Veuillez prendre contact avec la centrale syndicale nationale de votre pays affiliée à la CSI, afin de connaître les activités prévues, et veuillez informer l'IE sur les activités auxquelles vous envisagez de participer ainsi que sur les résultats: headoffice@ei-ie.org ou fax +32 2 224 0606.