Cette deuxième journée de la première Conférence mondiale des femmes de l'IE a vu les femmes syndicalistes du monde entier débattre des différentes façons d'autonomiser les petites filles et les femmes grâce à l'éducation.
Lok Yim Pheng, membre du Bureau exécutif de l'IE et représentant la région Asie-Pacifique, a ouvert cette journée en rappelant aux participants que l'égalité des genres relevait tant de la responsabilité des femmes que de celle des hommes.
Saniye Gülser Corat, Directrice de la Division pour l'égalité des genres de l'UNESCO, a prononcé un discours impressionnant dans lequel elle a souligné que l'éducation renforçait la position des femmes tant dans la sphère familiale que sociale. « C'est clairement l'éducation de bonne qualité que j'ai reçue, qui m'a autonomisée en tant que femme, » a-t-elle affirmé. « Sinon, je ne serais pas avec vous aujourd'hui. » Les petites filles représentent 54 % des enfants non scolarisés. De plus, les deux-tiers des adultes analphabètes sont des femmes. Par conséquent, chacun d'entre-nous doit agir pour lutter contre la promesse non tenue par les gouvernements qui consistait à atteindre la parité des genres dans l'enseignement primaire pour 2005.
Monique Fouilhoux, Secrétaire générale adjointe de l'IE, a ensuite modéré un vaste débat animé par quatre intervenants.
Carolyn Hannan, ancienne Directrice de la Division de la promotion de la femme de l'ONU, a fait remarquer que, jusqu'ici, nous nous étions uniquement axés sur l'enseignement primaire. L'accent doit maintenant être mis sur le secondaire : c'est en effet à ce niveau que les femmes sont autonomisées et passent d'un travail illégal à un travail décent. En attirant l'attention sur le thème de la prochaine réunion de la Commission de la condition de la femme de l’ONU, qui traitera de l'accès des petites filles et des femmes à l'éducation, et plus particulièrement dans les domaines des sciences et des technologies, Carolyn Hannan a également souligné le fait que les stéréotypes liés au genre ne doivent pas être perpétués au travers de l'éducation.
Assibi Napoe, Présidente du Conseil de la Campagne mondiale pour l'éducation (CME) et Coordinatrice régionale principale de l'IE pour la région Afrique, a ensuite présenté les activités de la campagne, et plus particulièrement de la campagne mondiale ayant pour objectif la scolarisation des petites filles. En s'axant en grande partie sur l'Afrique, Assibi Napoe a déploré l'exploitation considérable des femmes et des petites filles en tant que prostituées ou domestiques, entraînant parfois le trafic de petites filles par delà les frontières et les nations. Par conséquent, ces dernières ne peuvent pas aller à l'école.
L'intervenante suivante, Maki Hagashikawa, a abordé l'Initiative des Nations Unies pour l'éducation des petites filles (UNGEI). En tant qu'ensemble de partenaires, sa stratégie d'autonomisation des petites filles touche différents secteurs et fonctionne grâce à des réseaux de partenariats et à un plaidoyer collectif. « Pour surmonter les obstacles empêchant les petites filles d'accéder à l'éducation, nous devons faire preuve d'une plus grande efficacité au niveau national », a-t-elle déclaré.
Stella Maldonado, Secrétaire générale du syndicat argentin CTERA, affilié de l'IE, a présenté la situation en Amérique latine, une région dans laquelle l'éducation est menacée par une série de crises (financières, économiques, politiques ou environnementales). Aggravée par le manque de volonté politique des gouvernements et par un programme néo-libéral, les économies de la région souffrent, entraînant une diminution des offres d'emploi. Par conséquent, les petites filles doivent quitter l'école et travailler dans l'illégalité pour pouvoir contribuer aux revenus de leur famille.
Au cours des débats qui ont suivi, les participants ont souligné l'importance du sport et de l'éducation physique pour les petites filles, et la façon dont nous devrions lutter contre la discrimination dans ce domaine, comme nous le faisons d'ores et déjà pour les sciences et les technologies. A également été abordée la nécessité d'inclure des connaissances et compétences en matière de sensibilisation aux genres dans la formation des enseignants. Ceci constituerait une stratégie visant à briser les stéréotypes liés au genre que les enseignants transmettent eux-mêmes.
Cette conférence, qui a réuni près de 400 femmes syndicalistes et quelques hommes venant du monde entier, se clôturera le 23 janvier.
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Vous pouvez lire la lettre d'information de la Conférence datée d'aujourd'hui ici.