A l’occasion du premier anniversaire du tremblement de terre qui a détruit Haïti, tué 230 000 personnes et fait 1,5 millions de sans-abris, l’IE s’est engagée à poursuivre sa solidarité avec le pays.
Plus de 1300 enseignants et 200 membres du personnel non-enseignant ont perdu la vie dans l’exercice de leur fonction dans leur école. On ne sait toujours pas exactement combien d’enfants et étudiants sont décédés, mais selon certaines sources, ce nombre est estimé à des dizaines de milliers.
Les Haïtiens ont commémoré l’anniversaire par des services religieux qui se sont tenus dans tous le pays, et notamment dans la cathédrale ruinée de Port-au-Prince. Une minute de silence a été observée à 16h23 – l’heure exacte à laquelle le séisme d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter a eu lieu. Les banques, écoles et bureaux gouvernementaux étaient fermés ce mercredi en ce jour de deuil national.
Des communautés entières de maisons, écoles, hôpitaux et structures de services publics vitaux ont été détruites. Les pertes matérielles sont visibles, mais la tragédie humaine représentée par les dommages émotionnels et psychologiques est accablante et impossible à estimer.
Toutefois, la communauté internationale a réagi d’une manière sans précédente après le séisme. L’IE et ses membres affiliés ont également accouru pour soutenir les personnes touchées par ce désastre.
La Confédération Nationale des Educateurs d'Haïti(CNEH), membre de l’IE, a aussi réagi rapidement malgré le fait que ses infrastructures aient été gravement endommagées. Certains leaders de la CNEH ont été tués, blessés ou ont tout perdu, mais ceux qui étaient en mesure de le faire se sont tournés vers le soutien de l’IE et de ses membres, à partir de leur camp de réfugiés ou de leur voiture dans laquelle ils vivaient, comme c’était le cas pour le Secrétaire général et le Vice-Secrétaire général de la CNEH.
Cela a permis de mettre en place une opération d’urgence pour acheminer une aide humanitaire de base ayant permis de secourir des milliers d’enseignants dans les zones les plus touchées. Après la fin de l’aide humanitaire, la CNEH a débuté la réorganisation de son syndicat pour préparer la reconstruction promise par la communauté internationale.
Des élections se sont tenues dans ses fédérations et ses membres ont commencé à s’organiser. Une campagne de recrutement a été lancée et l’IE a soutenu la CNEH dans la remise en place de sa structure opérationnelle pour pouvoir fonctionner comme un syndicat.
Un congrès s’est tenu pour désigner de nouveaux responsables et approuver une nouvelle campagne pour une éducation publique de qualité. Toutefois, les efforts ont été entravés car l’aide n’est pas arrivée. Seulement cinq pour cent des décombres ont été dégagées ; de nombreux hôpitaux, écoles, infrastructures sanitaires et routes ont été laissés dans l’état dans lequel ils étaient après le séisme. Vu le manque d’investissements chroniques dans le système de santé public, une épidémie de choléra a touché le pays et a tué 3 500 personnes. L’instabilité politique a également augmenté après l’élection présidentielle contestée de novembre. Étant donné tous ces défis, les projets de la CNEH ont aussi été bloqués.
Malgré ces revers et le fait que l’éducation continue à être considérée comme une priorité peu importante, des cours ont lieu dans des écoles sans salles de classes, sanitaires ou même sans que les enseignants soient payés. L’IE et ses membres continueront à soutenir le peuple haïtien qui a exprimé sa frustration par rapport à la reconstruction lente.
Le Secrétaire général de l’IE, Fred Van Leeuwen, a déclaré : « L’engagement de l’IE envers le peuple haïtien reste clairement en faveur de son système d’éducation et de ses enseignants. »
Van Leeuwen a fait remarquer que : « Les donateurs internationaux se sont engagés en mars dernier à donner 2,01 milliards de dollars pour la reprise à long terme du pays, mais fin décembre, le montant déboursé équivalait à 1,28 milliards de dollars – ou 63,6 pour cent. » Il a encouragé la communauté internationale à tenir ses promesses d’aides aux efforts de reconstruction.