Selon le quotidien national Daily Nation, l'affilié de l'IE au Kenya, le KNUT, aurait exhorté le « gouvernement à déclarer la pénurie d'enseignants comme catastrophe nationale ».
On observe en effet une pénurie nationale de 66.000 enseignants. « Cette pénurie aiguë d'enseignants n'est plus une affaire opposant simplement le Kenya National Union of Teachers (KNUT) au gouvernement », a déclaré Wilson Sossion, le premier Vice-président national du syndicat. « Il s'agit d'une épouvantable catastrophe. Les parents et les élèves qui le souhaitent peuvent nous rejoindre dans cette grande action de grève, a-t-il ajouté. Nous ne pouvons accepter le fait qu'au sein de nos écoles, 3-4 millions d'enfants reçoivent une éducation de qualité médiocre. » Sossion a invité les parents d'élèves à se joindre à la grève des enseignants « à tout moment après le référendum du 4 août ».
« Le KNUT lance également un appel afin d'accroître les fonds en faveur de l'éducation, notamment afin de recruter un nombre plus important d'enseignants. Le Kenya dispose d'environ 40.000 enseignants formés et sans emploi », déplore le coordinateur régional de l'IE, Richard Etonu.
Dans un rapport sur l'offre , le recrutement et la rétention des enseignants dans six pays anglophones d'Afrique subsaharienne(2007; en anglais), l'IE déclare que « malgré une augmentation des élèves scolarisés dans le primaire grâce à l'introduction d'une éducation primaire gratuite en 2003, le Kenya n'a pas augmenté le nombre de ses enseignants depuis 1999. [...] Le Kenya a à peine comblé la perte d'enseignants résultant de l'attrition. Ainsi, le pays compte 40.000 enseignants formés qui errent dans les rues. »
A cet égard, Sossion déclare que le KNUT ne permettrait pas au gouvernement d'employer des enseignants en tant que stagiaire, déclarant que les stages constituaient une forme d'« exploitation de premier ordre ».
La pression exercée a un impact sur les autorités nationales kenyanes. Selon la British Broadcasting Corporation, le Président du Kenya Mwai Kibaka, aurait annulé une rencontre prévue dans le but de discuter de la proposition parlementaire visant à accroître leurs salaires de 120.000 à 150.000 dollars américains par an, ce qui ferait d'eux les politiciens le mieux rémunérés au monde.
L'IE affirme son soutien à l'égard de ses collègues kenyans et exhorte le gouvernement national à résorber la pénurie d'enseignants.