L’Internationale de l’Education est profondément choquée d’apprendre que l’enseignant iranien syndicaliste Farzad Kamangar était parmi les cinq personnes qui ont été exécutées sommairement en secret le 9 mai.
Farzad Kamangar, un membre du syndicat des enseignants du Kurdistan âgé de 35 ans, était accusé d’avoir mis en danger la «sécurité nationale» et «d’hostilité à dieu». Il vivait depuis février 2008 sous la menace d’exécution de la peine capitale, prononcée contre lui au terme d’un simulacre de procès qui avait duré moins de cinq minutes.
Bien que les autorités iraniennes aient accepté le pourvoi en appel de Farzad, l’affaire avait été retardée alors qu’elle aurait du être renvoyée devant la Cour Suprême pour révision. Après maints autres délais, l’avocat de Farzad avait été informé que son dossier avait été perdu. Malgré l’absence flagrante d’une enquête indépendante sur les allégations portées contre lui et d’une procédure judiciaire équitable, Farzad aurait quand même été exécuté.
Le Secrétaire Général de l’IE, Fred van Leeuwen, a déclaré : «Nous sommes profondément choqués et attristés d’apprendre que Farzad a été exécuté. Son cas a été particulièrement choquant pour nos 30 millions de membres en raison de la manière opaque et secrète dont son procès a été mené, du déni des droits fondamentaux lors de son incarcération et du fait que ni sa famille ni ses conseillers juridiques n’aient été informés de son exécution. C’est une journée terrible pour les enseignants, les militants syndicaux et les droits humains. L’IE exprime sa solidarité à l’égard de la famille de Farzad, de ses collègues et de ses étudiants.»
Il a ajouté : «L’IE reconnaît les droits et les responsabilités qui incombent à tous les gouvernements de traduire en justice toutes les personnes soupçonnées de délits criminels, mais cela doit se conformer aux normes internationales et nationales qui garantissent un procès équitable. L’IE est également catégorique sur les garanties que le gouvernement iranien doit fournir quant au respect de tous les syndicats et des droits humains.»
La communauté syndicale et des droits humains avait mené une campagne contre la peine capitale prononcée contre Farzad et les poursuites engagées contre lui. L’IE et ses affiliés se sont fait beaucoup entendre et ont fait pression auprès du Comité de la liberté syndicale de l’OIT, qui par la suite a exhorté le gouvernement de l’[Iran ] de surseoir immédiatement à l’exécution de la peine capitale contre Farzad Kamangar, d’annuler sa condamnation et de garantir sa remise en liberté.»