La délégation syndicale présente à New York lors de la 54e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) dénonce l'absence totale de dialogue avec la société civile lors de ce forum essentiel pour l'égalité des genres.
Jan Eastman, Secrétaire générale adjointe de l'IE, interviendra au cours de la séance plénière afin de faire part des inquiétudes partagées par l'IE, la Confédération syndicale internationale (CSI), l'Internationale des services publics (ISP) et l'Union Network International (UNI).
Elle s'exprimera au nom de 200 millions de membres de par le monde. Elle fera part de leur « grande désillusion » face aux nombreux écueils auxquels ont dû faire face les organisations de la société civile et les syndicats lors de la réunion annuelle des Nations Unies.
« Cette année, lors de cette session clé de la Commission sur le statut de la femme, la participation des syndicats et de la société civile devrait être considérée comme une priorité. Au lieu de cela, nous avons eu à faire face à des problèmes insurmontables d'accès et d'engagement dans le processus. Nous avons été réduits au silence. »
De nombreux obstacles logistiques sont à regretter : des files d'attente à l'inscription allant jusqu'à 9 heures, le manque d'espace et les conditions insalubres dans les salles de réunions, entre autres.
Il est également très inquiétant de constater que les résultats de la réunion sont courus d'avance, négociés et conclus avant même le début de la session. De plus, les sept résolutions à voter n'ont pas été distribuées. Il nous est donc également impossible de faire part de nos remarques à ce niveau.
« Nous appelons les Nations Unies et les gouvernements à se consacrer réellement au dialogue social, et nous nous permettons de souligner que la CSW de cette année n'a pas promu le dialogue avec la société civile. Il faut clairement remédier à ce manquement », a déclaré Jan Eastman.
« Alors que les Nations Unies s'engagent dans la réforme GEAR (Gender Equality Architecture Reform - Réforme de l'architecture de l'égalité des genres), la société civile et les syndicats doivent être inclus légitimement et réellement dans le processus de consultation. Nous sommes ici en tant que membres de la société civile. Les Nations Unies devraient également être nos Nations Unies. »
Dans une lettre ouverte au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la délégation a également exprimé son indignation face au processus d'évaluation actuel :
« Des femmes de tous les continents sont venues à la CCF (CSW) avec l’espoir d’être entendues, et elles ont dû investir beaucoup de temps et de ressources pour venir jusqu’ici », rappelle la lettre. « Elles ne se sentent pas respectées et ont un sentiment de découragement. La plupart de ces difficultés vont bien au-delà des problèmes logistiques qui découlent des rénovations du siège social des Nations Unies. Nous vous soumettons que ce qui transparaît de cette rencontre de la CCF ne doit jamais se reproduire. »
Dans leur lettre, les déléguées syndicales soulignent la reconnaissance historique de Ban Ki-moon du « du rôle clé de la société civile pour l’avancement des droits des femmes » et se tournent vers lui afin qu'il entende et corrige les « graves problèmes » qu'elles portent à son attention.
l'IE encourage vivement toutes ses organisations membres à visiter le blog mis en place conjointement avec la CSI, l'ISP et UNI pour la 54ème session de la CSW, et à y contribuer activement. Informez-vous, impliquez-vous et faites entendre votre voix pour les femmes qui travaillent! unioncsw.world-psi.org