Un an après s’être vu refuser son enregistrement par le Ministère de la justice, la National Teachers Association (NTA) est toujours privée de statut juridique en Ethiopie.
Conformément à la nouvelle loi assez restrictive sur les organisations caritatives et les associations, les représentants des membres fondateurs de la NTA devront présenter une nouvelle demande d’enregistrement. Ce processus pourrait être difficile pour les membres de la NTA en raison du contexte répressif, aggravé par les prochaines élections nationales prévues en mai 2010.
La loi prévoit par exemple que les membres fondateurs d’une association doivent au moins représenter cinq des neuf Etats régionaux existant en Ethiopie. Cette disposition a été utilisée contre la NTA, étant donné que le Ministère de l’éducation a soutenu que la NTA ne représente que les enseignants de quelques régions.
Il est difficile de se déplacer en Ethiopie et le voyage d’Addis Abeba jusqu’à des régions éloignées comme Gambella et Benishangui prend au moins trois jours. Trois jours, c’est la durée maximale des congés auxquels ont droit les enseignants (week-ends compris). Dans le passé, le processus d’enregistrement exigeait que les membres fondateurs se rendent régulièrement dans la capitale en groupe afin de fournir des informations supplémentaires, de signer des documents ou de remplir l’une ou l’autre démarche administrative lourde. Des absences longues et régulières de ce type ne peuvent pas être imposées aux enseignants.
En outre, il se peut que les fonctionnaires gouvernementaux considèrent la participation au processus d’enregistrement de la NTA comme un acte déloyal, susceptible d’entraîner des représailles (mutations ou absence de promotion). Une autre loi récente, la loi anti-terroriste, contient également de nombreuses dispositions ouvertes, qui pourraient être utilisées contre les enseignants participant à la création d’une nouvelle association d’enseignants.
Les membres fondateurs de la NTA étudient actuellement la meilleure manière de faire enregistrer leur association tout en minimisant les risques pour les enseignants qui y prennent part.