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Internationale de l'Education
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Maroc: Célébration de l’enseignement public, des enseignants et des droits humains et syndicaux

Publié 27 février 2013 Mis à jour 4 mars 2013
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L’un des affiliés nationaux de l’IE, le Syndicat national de l'enseignement-Fédération démocratique du travail (SNE-FDT) a tenu son dixième Congrès du 22 au 24 février à Marrakech. Le thème en était: « Tous pour défendre l'école publique, le corps enseignant, les libertés et les droits syndicaux et démocratiques ».

Ce Congrès s’est tenu dans un climat de tension jamais égalé au sein du secteur, et caractérisé par le bras de fer entre les syndicats les plus représentatifs, dont le SNE-FDT, et le Ministre de l'Education nationale, Mohamed El Ouafa.

Répondre aux défis de l’enseignement public

Trois jours durant, près de 600 délégué(e)s ont été appelés à relever plusieurs défis et répondre à de nombreuses questions en vue de préserver l'enseignement public et réussir la réforme du système éducatif. La mixité des participant(e)s a été notée : il y avait beaucoup de jeunes congressistes, ainsi qu'un nombre important de femmes.

La délégation étrangère était importante, avec: l'IE, représentée par Agnès Breda; le Président du Comité syndical francophone de l'Education et de la Formation, Roger Ferrari, du SNES-FSU/France; la Global March against Child Labour, représentée par Elie Jouen; et des représentants des syndicats suivants: AOb/Pays-Bas, FETE-UGT/Espagne, FECCOO/Espagne, UNPEF/Algérie, le SGEB/Tunisie, GUPT/Palestine, SNEM/Mauritanie, KTS/Koweït.

IE: l’unité syndicale est fondamentale

Reconnaissant que la région arabe a besoin de syndicats forts pour réaliser ses objectifs et que cette force se trouve dans l'unité, Breda a déclaré: « Vous avez placé votre congrès sous le thème de l'Unité - de la recherche de l'Unité syndicale pour mieux défendre l'Ecole marocaine et la profession enseignante. C'est un énorme challenge qui impose de trouver une force à sa mesure pour le gagner car le contexte n'a jamais été aussi difficile, pour l'Education Publique. Il est difficile, ici, au Maroc; il est difficile dans toute la région; il est difficile au Sud, mais il est également très difficile au Nord. »

Elle a regretté que le service public d'éducation soit en danger, partout dans le monde, parce que les plans d'austérité qui sont choisis en réponse à la crise de la dette, réduisent les dépenses publiques qui constituent le socle de bien commun, y compris les budgets de l'Education. Par ailleurs, a souligné Breda, les gouvernements utilisent la crise comme prétexte pour bafouer les droits syndicaux des personnes qu’ils emploient. En tant que fonctionnaires, les enseignants se voient trop souvent privés de leurs droits syndicaux notamment du droit à la syndicalisation et du droit de grève.

Investissement gouvernemental dans des enseignant(e)s bien formé(e)s et bien rémunéré(e)s

« Face à ces énormes problèmes, nous disons que l'Education ne devrait pas être touchée par la crise car elle fait partie intégrante de la solution à cette crise, a expliqué Breda. « Nous devons faire comprendre à tous les gouvernements de la planète, qu'investir dans l'éducation publique de qualité et la formation est la clé d'une reprise durable et d'une économie plus saine et plus juste, pour l'avenir. »

Elle a insisté sur le fait qu’investir dans l'Education pour développer durablement son pays est, de loin, la meilleure réponse que peut faire un gouvernement, mais ce pari ne peut se gagner qu'avec le recrutement massif d'enseignant(e)s bien payé(e)s et bien formé(e)s.

« Ce combat, vous le menez, ici, au Maroc parce que vous êtes des enseignants-syndicalistes convaincus que l'avenir d'un pays démocratique ne peut se construire qu'avec une population éduquée et des citoyens avertis et responsables », a-t-elle conclu.

Respect du dialogue social demandé

Quelques jours seulement avant le début du Congrès a eu lieu la dernière grève nationale organisée par les confédérations syndicales, la Confédération démocratique du travail et la FDT, pour protester contre l'offensive sans précédent du Ministère menée contre les libertés syndicales, et les tentatives de ce dernier pour monter l'opinion publique contre les enseignant(e)s et rendre responsable le corps enseignant de l'échec de la politique gouvernementale en matière d’éducation.

Cet évènement a aussi été l’occasion pour le corps enseignant d'exprimer son mécontentement et son inquiétude de la manière dont le Ministre de l'Education nationale gère les affaires de son département et de sa décision anticonstitutionnelle de procéder à des ponctions sur les salaires des enseignant(e)s grévistes. Cette politique est marquée par la volonté ministérielle de réduire le dialogue social en de simples séances d'écoute et de ne pas discuter avec les syndicats les plus représentatifs.

Le SNE-FDT a aussi montré la volonté politique de se (ré)unir avec le Syndicat national de l'enseignement-CDT. Cette recherche d'unité s'explique par la montée de l'islamisme au Maroc que les enseignant(e)s syndicalistes veulent combattre.

Les participant(e)s étaient unanimes quant à la situation de l'enseignement public qui connaît de sérieux problèmes et dysfonctionnements, que ni la Charte nationale d'éducation et de formation ni le fameux Plan d'urgence n'ont pu résoudre. Le manque criant de ressources humaines, l’attrition scolaire, les classes surchargées, la violence dans les établissements scolaires sont autant de handicaps dont souffre l'enseignement public.

Le SNE-FDT n'a cessé de demander que l'enseignement public soit préservé, et ce, en comblant le manque flagrant en personnel pédagogique et administratif et en mettant fin au sureffectif des classes, aux classes uniques, à la mauvaise application de la pédagogie intégrée et à l'annulation des groupes dans les matières scientifiques.

Pour lire l’intégralité du discours d’Agnès Breda au Congrès du SNE-FDT, cliquez ici.