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« L'heure est venue »: les syndicats de l'éducation célèbrent le militantisme des femmes à l’occasion de la Journée internationale des femmes 2018

Publié 8 mars 2018 Mis à jour 8 mars 2018
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Le 8 mars 2018 figurera peut-être dans les livres d'histoire comme la première célébration de la Journée internationale des femmes après le « soulèvement mondial pour les droits des femmes » qui a débuté en 2017.

Le 21 janvier 2017, six millions de personnes dans plus de six cents villes sur tous les continents sont descendues dans les rues dans le cadre des « marches des femmes ». La montée du conservatisme et du leadership politique de droite dans de nombreux pays, et une régression des droits humains durement acquis à travers le monde ont été des facteurs déterminants qui ont poussé les femmes à s'organiser, à protester et à résister. Durant les six derniers mois de 2017, la mobilisation s’est concentrée sur la campagne #MeToo devenue virale sur les réseaux sociaux. Cette campagne a mis au grand jour la forte prévalence des abus sexuels, du harcèlement et de la violence dont d’innombrables femmes et filles ont été victimes dans tous les milieux et toutes les sphères de la société .

Cet activisme audacieux, déterminé et courageux se poursuit en 2018. La Journée internationale des femmes renoue avec ses racines syndicales, les organisations de défense des droits des femmes et les militantes exhortant les femmes du monde entier à se mettre en grève en cessant le « travail rémunéré dans les bureaux et les usines ou le travail domestique non rémunéré dans les foyers, les communautés et les chambres ». Cet appel à la grève est utilisé comme outil de mobilisation et d’organisation des femmes à travers le monde, par la création d’alliances et par un appel mondial à l’action. Il se concentre sur des problématique telles que la fin des violences basées sur le genre, la protection de la justice reproductive et de la justice environnementale pour toutes et tous, ainsi que le plein exercice de droits sociaux et de droits du travail équitables.

En tant que syndicats de l'éducation, notre principale mission est directement liée à celle de ce mouvement mondial pour le changement. Agir et plaider en faveur d'une éducation gratuite, équitable et inclusive pour toutes et tous, et promouvoir et défendre les droits humains et syndicaux constituent notre contribution unique à la promotion des droits des femmes et de l'égalité des sexes.

La 3ème Conférence mondiale des femmes de l'IE s'est focalisée sur la faible représentation des femmes aux postes de direction au sein des systèmes éducatifs et des syndicats de l'éducation. Lors de son discours d'ouverture, la présidente de l’IE, Susan Hopgood, a déclaré que la conférence avait lieu « dans un contexte de dynamique mondiale et massive en faveur du changement. Un changement dans les relations entre les femmes et les hommes dans nos sociétés et, de manière plus pertinente pour nous en tant que syndicats de l'éducation, un changement dans les inégalités entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail. »

A l’occasion de la 62e session de la Commission de la condition de la femme d’ONU Femmes(UNCSW62), une délégation de l'IE se joindra aux autres délégations syndicales ainsi qu’aux militantes et aux organisations de défense des droits des femmes pour appeler les gouvernements à faire face à la montée des inégalités de genre et aux impacts négatifs du changement climatique dans la vie des femmes des zones rurales.

Le thème officiel de la Journée des femmes des Nations Unies de 2018 met à l’honneur les femmes des zones rurales, qui représentent plus d'un quart de la population mondiale, jouent un rôle déterminant dans l'amélioration des moyens de subsistance et le renforcement des communautés grâce à leurs contributions à la sécurité alimentaire et à la nutrition, à la création de revenus et au bien-être de leur famille. Mais les femmes des zones rurales sont également confrontées de manière disproportionnée à des obstacles systémiques et persistants leur empêchant de jouir pleinement de leurs droits humains. Elles sont davantage susceptibles de se voir offrir des contrats précaires à court terme et des emplois moins bien rémunérés, et sont confrontées à une violence sexiste généralisée.

Les délégations syndicales à la CSW62 souligneront que l'organisation syndicale par et pour les femmes rurales est essentielle pour garantir un avenir équitable du travail et plaideront en faveur de l'adoption d'une nouvelle Convention de l'OIT sur la violence sexiste dans le monde du travail.

Le mouvement syndical mondial de l'éducation célèbre la Journée internationale des femmes et réaffirme sa solidarité avec les mouvements de défense des droits des femmes du monde entier qui reconnaissent que l'heure est venue de faire des droits des femmes une réalité dans la vie de toutes les femmes du monde.

David Edwards

Secrétaire général de l’Internationale de l'Education